Manifestations contre la loi 78
Le bruit des casseroles résonne dans le quartier
Article mis en ligne le jeudi 31 mai 2012
Photo: Mélissa Savary
Plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont marché au centre-ville de Montréal.
Des manifestations pacifiques, rythmées de bruits de casseroles, se propagent jusque dans Côte-des-Neiges et Notre-Dame-de-Grâce.
C’est pour s’opposer à la loi 78 que des gens de tous âges descendent dans la rue, articles de cuisine à la main. Selon une résidente de Notre-Dame-de-Grâce qui a participé à au moins une des manifestations des casseroles, il s’agit d’un « quartier avec beaucoup d’étudiants, de professeurs et de familles qui souffrent des mauvaises décisions du gouvernement ». Plusieurs expriment un écœurement de la gestion de la crise actuelle par le gouvernement Charest.
Ces marches débutent généralement vers 20 h et se tiennent un peu partout dans Montréal, ainsi que dans le reste du Québec.
En vertu de la loi 78, si les policiers n’ont pas reçu l’itinéraire de la manifestation, elle est considérée comme illégale. Les policiers tolèrent toutefois les manifestations qui demeurent pacifiques.
Plus d’une centaine de jours de grève et le rythme des manifestations n’a pas réellement diminué. Le 22 mai dernier, plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont réunies à la place des Festivals pour entamer une énième marche de protestation. Il s’agissait de la troisième d’une telle envergure.
Adoptée le 17 mai, la loi 78 avait pour but de faciliter un retour en classe des étudiants en grève. En plus de l’encadrement serré des manifestations, la loi spéciale prévoit des amendes élevées pour tout contrevenant, ainsi que pour les associations étudiantes qui n’y répondraient pas. Elle prévoit également la suspension de la session d’hiver jusqu’en août et en septembre.
Les discussions entre le gouvernement et les associations étudiantes ont repris lundi.
De son côté, Thomas Mulcair, chef de l’opposition à Ottawa et député d’Outremont s’inquiète de la tournure que les évènements pourraient prendre. En entrevue avec Le Devoir, il a dit trouver « préoccupant de voir autant de jeunes dans la rue et qu’il n’y a pas de discussions qui continuent ». Il demeure toutefois prudent au sujet de la loi 78 et ne s’est pas avancé quant à sa légitimité.
Les manifestations de casseroles nous viennent d’Amérique du Sud. Les premières manifestations du genre se sont tenues au Chili en décembre 1971, en opposition au gouvernement socialiste de l’époque.