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La fin des garderies privées non subventionnées? Article mis en ligne le jeudi 29 novembre 2012
La Coalition des garderies privées non subventionnées du Québec croit que le chemin choisi dans le budget Marois en maintenant le cap sur la création de nouvelles places en CPE pourrait signaler la fin des garderies privées non subventionnées d’ici 4 ans. Le ministère de la Famille continuera «d’investir dans le béton» en période de restriction budgétaire, au grand dam des garderies non subventionnées qui voulaient être considérées dans l’équation et la solution. «La Coalition des garderies privées non subventionnées croit pouvoir offrir une solution viable et économiquement responsable que le gouvernement du Québec doit sérieusement envisager», a réagi la Coalition le 21 novembre, au lendemain du budget. Elle maintient que les garderies privées non subventionnées ont un taux de 30 à 40 % de places libres. Elles sont de qualité égale aux services de garde publics du Québec et doivent se conformer aux mêmes lois et règlements du ministère de la Famille. Comme elles ont déjà leurs installations et leurs équipements conformes, il serait moins coûteux de convertir les places qui existent déjà en places subventionnées à 7 $, selon la Coalition. «Nous sommes 600 PME à pouvoir fournir immédiatement les places à 7 $ tant attendues par les parents et sans coûter 1 $ aux contribuables pour construire et équiper une installation», a affirmé Patricia Chagnon, propriétaire d’une garderie en installation conforme qui avait été mise à l’écart de l’appel d’offres du gouvernement libéral. Mais le 1er novembre dernier, Nicole Léger, ministre de la Famille, avait déjà rejeté cette proposition lors d’une rencontre avec les membres de la coalition. «J’ai l’argent et le mandat d’ouvrir des places à 7 $ nonobstant du fait que ces nouvelles places occasionneront des fermetures d’installations non subventionnées. Je dois suivre la ligne de pensée de mon parti», avait-elle tranché. Ainsi, le gouvernement péquiste entend consacrer 260 millions $ à la création de places en CPE et vise 250 000 nouvelles places à 7 $ d’ici 2016. Cela dit, une installation de 80 places et son équipement coûtent en moyenne 1,4 million $, selon la Coalition, et le coût des 28 000 nouvelles places pour les contribuables serait de plus d’un demi-milliard de dollars alors qu’il y a déjà 11 000 places en garderie libre. Un CPE de 80 places reçoit 1,1 million $ par année du gouvernement du Québec pour la subvention de base et les frais d’immobilisation, auquel s’ajoute la contribution du parent de 145 600 $ (7 $ par jour), ce qui totalise 1 245 504 $ par année ou 59,88 $ par enfant par jour. Par comparaison, une garderie privée de 80 places au tarif moyen de 35 $ par jour par enfant a un manque à gagner. La différence avec un CPE s’élèverait à plus de 517 000 $ par année, attribuable surtout aux montants alloués pour l’immobilisation, selon les calculs de la Coalition. De nombreux parents n’ont pas la capacité de payer 31 $ par jour et 52 $ pour un poupon. «Avec ce genre de raisonnement, nous pouvons affirmer qu’il ne restera plus de garderies privées non subventionnées. Comment voulez-vous concurrencer des places à 7 $ dans le voisinage?» dit-elle. [ Marie Cicchini ] redaction@lesactualites.ca |