La consultation publique sur le projet de développement du campus du Collège Notre-Dame a été organisée le 23 janvier par l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).
Plusieurs modifications sont proposées par l’administration du Collège Notre-Dame, située sur le chemin Queen Mary, dans le but de mieux subvenir aux besoins de ses élèves. La mise en niveau et l’augmentation des plateaux sportifs sont parmi des priorités énoncées. Notamment, le réaménagement de la cour Sacré-Coeur permettra la création du centre sportif et culturel, ainsi que la mise en place d’un gazon synthétique sur le terrain de soccer Reine-Marie. «Nous avons passé de zéro équipe à 8-12 équipes de soccer. Ce sport est très populaire chez nos élèves, d’où l’importance de notre projet», affirme le directeur général du Collège Notre-Dame, Lotfi Tazi. Selon le directeur, les résidents de l’arrondissement pourront bénéficier de ce terrain aussi. «À partir de 18-19h, n’importe qui pourrait en profiter. D’ailleurs, durant l’été, le terrain de soccer serait disponible aux résidents du quartier à tout moment».
Plus d’espace, plus d’emplois
L’agrandissement de l’aile B du collège par l’ajout de trois étages constitue une autre modification envisageable. M. Tazi explique que le nombre croissant des élèves justifie une telle proposition. «Aujourd’hui l’école a atteint sa capacité maximale, environ 1600 élèves.» Si le projet est adopté, les élèves auront plus d’espace pour étudier. En outre, en agrandissant l’aile B, la création de nouveaux services aux élèves sera possible. «Nous avons constaté que depuis la reforme de l’éducation les élèves passaient plus de temps dans les laboratoires. On veut donc en créer plus», affirme M. Tazi.
Claude Lauzon, directeur du Comité d’action de placement (CDEC), espère que le développement du Collège Notre-Dame pourrait générer de nouveaux emplois. «Si c’est le cas, le CDEC salue cette initiative et aimerait collaborer.» M. Tazi est persuadé que si le projet est adopté, le Collège aura éventuellement besoin des techniciens, des surveillants informatiques, des gestionnaires des centres.
Des raisons de sécurité
Un autre volet du projet est la construction d’une passerelle entre les pavillons Notre-Dame et Lefebvre, ainsi que le réaménagement du débarcadère. La sécurité des élèves était l’une des questions discutées lors de la consultation publique. Le secrétaire général de l’OCPM, Luc Doré, souligne l’importance de ce sujet dans le contexte de l’augmentation du nombre d’automobiles. Selon M. Tazi, l’aménagement paysager du site, précisément la séparation des sentiers piétons des accès véhiculaires, vise à assurer la sécurité des usagers. «On veut empêcher les automobiles d’utiliser le terrain de l’école comme un raccourci», explique M. Tazi. Toujours dans le but de répondre aux normes de sécurité, la direction du Collège envisage la démolition de la maison Renaud et de l’ancien entrepôt de charbon. «C’est un vieux bâtiment, mal construit. Il pourrait être remplacé par un espace d’entreposage», témoigne M. Tazi.
Le plan d’urbanisme questionné
Toutefois, de nombreux changements paysagers et architecturaux proposés dans ce secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle demandent une analyse approfondie, car ils nécessitent des modifications du Plan d’urbanisme de la Ville de Montréal et des modifications au règlement d’urbanisme de l’arrondissement. Les amis de la Montagne étudie actuellement l’état de cette question. Selon la directrice des communications de cet organisme, Gabrielle Korn, leur verdict devra être rendu vers mi-février.
Une alarme écologique
Quant aux écologistes de l’arrondissement, notamment ceux de l’Écoquartier Côte-des-Neiges (SOCENV), ils n’ont pas encore mis les mains sur ce dossier. Selon les résultats d’une étude de CIMA+, la perte de la biomasse est estimée 6 700 kg. Elle conduit à la séquestration du carbone. L’administration du Collège compte compenser cette perte par la création d’un espace minéral-végétal qui sera aménagé sur le toit. 55 arbres seront plantés. Toutefois, selon cette même étude, seulement après 10 ans de croissance, ces arbres auront atteint une biomasse suffisante pour compenser la biomasse perdue. M. Tazi affirme d’avoir suivi des conseils des experts en environnent et croit que la plantation des arbres sera plus bénéfique à long terme.
Le public est invité à débattre ses opinions sur ce projet lors de la séance d’audition des opinions qui se tiendra le 19 février. Pour s’inscrire, il suffit de contacter l’OCPM.
Documentation déposée par le promoteur:
- 3.1 | Plan directeur immobilier et de développement du campus du collège Notre-Dame à Montréal – 13 juin 2012
- 3.2.1 | Recherche préalable pour une analyse de l’intérêt patrimonial du collège Notre-Dame – octobre 2009
- 3.2.2 | Informations complémentaires sur la maison Renaud et l’ancien entrepôt à charbon du collège Notre-Dame – mai 2012
- 3.2.3 | Inventaire archéologique à l’emplacement du futur terrain de football – février 2010
- 3.3 | Étude paysagère – collège Notre-Dame – juin/juillet 2009
- 3.4 | Étude de circulation et de stationnement – rapport final – août 2009
- 3.5 | Inventaire des végétaux – août 2009
- 3.5.1 | Localisation des arbres et arbustes – juillet 2009
- 3.6 | Bilan de la biomasse
- 3.6.1 | Mise à jour du bilan de la biomasse
- 3.7 | Vues du terrain Reine-Marie - novembre 2011
- 3.8 | Présentation du collège Notre-Dame lors de la séance d’information du 23 janvier 2013
Je ne connaissais pas du tout ce projet d’agrandissement mais c’est intéressant de voir la passion qui anime Loft Tazi qui souhaite répondre aux vrais besoins des collégiens tout en mêlant à cette démarche un grand intérêt pour la problématique écologique qui découle de cet agrandissement.
Un autre chiffre à corriger : l’article indique qu’il y aura une perte de 12 360kg de biomasse. Ce chiffre provient des calculs réalisés lors de la première ébauche du plan directeur immobilier et de développement du campus, qui prévoyait la coupe de 11 arbres.
Depuis, le plan a été révisé à quelques reprises et les spécialistes ont trouvé le moyen de sauvegarder des arbres. Donc, il n’y aura que cinq arbres d’abattus. Par conséquent la perte de biomasse sera moindre. Elle atteindra 6 700 kg.
Bonjour,
Nous allons tenir compte de ces suggestions et y donner suite le cas échéant. La rédaction.
Permettez-moi d’apporter quelques précisions à votre article.
L’étude de biomasse a fait l’objet d’une mise à jour il y a quelque temps. Ce sont maintenant 55 arbres qui seront plantés à titre de mesure compensatoire. Au terme de 10 ans seulement, la perte de biomasse aura été compensée. Au-delà de ces 10 ans, la biomasse augmentera.