jeudi 3 janvier 2019
online casinos
Dernières nouvelles / Breaking news
Vous êtes ici: Accueil » Nouvelles / News » Les universités «mal-financées» selon IRIS
Les universités «mal-financées» selon IRIS

Les universités «mal-financées» selon IRIS

La conférence sur le financement des universités, organisée par le parti Québec solidaire (QS), qui s’est tenu au collège Brébeuf, le 19 février, a examiné les avenues de la gratuité scolaire en rejetant l’idée selon laquelle les universités québécoises manquent du financement.
En réaction de la récente annonce du ministre de l’Enseignement supérieur Pierre Duchesne que la gratuité scolaire est irréalisable, le QS a invité à sa conférence Simon Tremblay-Pépin, le chercheur de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) qui est un institut indépendant et sans but lucratif. Celui-ci a présenté les résultats des recherches menées par l’IRIS qui vont à l’encontre du discours du ministre.
La hausse des frais de scolarités est souvent vue comme un moyen de refinancer les universités qui, selon certains, sont sous-financées. L’idée du sous-financement vient du fait que les fonds de fonctionnement des universités permettant de payer les professeurs et le personnel qui s’occupent de l’entretien des universités sont plus bas que les besoins des recteurs. Toutefois, selon M. Tremblay-Pépin, au Québec, le secteur privé et le secteur public, ainsi que les étudiants investissent environ 30 000 $
par étudiant, ce qui est supérieur à la moyenne canadienne. Ainsi, les Québécois mettent la plus grande part de leur PIB au sein de leurs universités. «Dire que les universités sont sous-financées au Québec, ce n’est pas vrai!», affirme M. Tremblay-Pépin. Il explique ensuite ce que les recteurs font avec l’argent que les universités ont déjà.

Où va l’argent
Selon les constats de l’IRIS, le Québec est une province qui investit plus en recherche qu’en enseignement, puisqu’au sein du ministère de l’Éducation, il y existe une logique qui prône la participation active des universités au développement économique. Néanmoins, M. Tremblay-Pépin ne croit pas que la vente des brevets est un moyen le plus efficace pour financer les universités. Il cite les chiffres suivants: 52 millions de dollars, le montant amassé par l’ensemble des universités canadiennes à la suite de la vente des brevets, 50 millions de dollars, le coût de la commercialisation de leur recherche. Donc le profit est de 2 millions de dollars, ce qui est divisé entre l’ensemble des universités donne 16 000 $, le montant qui ne paye même pas un chargé de cours.
La panoplie des bureaucrates et de technocrates qui coûtent extrêmement cher aux universités est un autre exemple du mal-financement des universités, selon IRIS. « Ils[les universités] se plaignent de ne pas avoir assez d’argent pour l’enseignement et en même temps, ils augmentent massivement des salaires des cadres supérieurs incluant des recteurs ». Le chercheur donne un exemple d’une rectrice qui fait près de 600 000 $ par année, soit trois fois le salaire du premier ministre, un exemple qu’il juge «frappant».

Le choix politique
«Qui doit payer pour ces choix administratifs? Les étudiants, car ils “payent des frais de scolarité plus bas en Amérique du Nord”? Petite leçon de géographie: l’Amérique du Nord est composée des trois pays, dont le Mexique. Au Mexique, il existe la gratuité scolaire. Nous ne payons pas les frais de scolarité les plus bas en Amérique du Nord!», s’indigne le chercheur.
Il estime que le prix de la gratuité scolaire est entre un demi-milliard et un milliard de dollars, tandis que le budget annuel du Québec est estimé à 70 milliards. «Affirmer que la gratuité scolaire est irréaliste, c’est le propos des gens désespérés. Ce n’est qu’une question du choix politique», conclut-il.

Anna Rozanova
Photo : Anna Rozanova

Les commentaires sont fermés.

Scroll To Top