Un nouveau commandant, Pierre Rousseau, a pris en janvier dernier le relais au poste de police de Notre-Dame-de-Grâce après le départ de Roxane Pitre qui a brillamment assumé ses fonctions en 2012. Nous l’avons rencontré.
Originaire de Québec, Pierre Rousseau se décrit comme «un policier de première ligne». Arrivé à Montréal en 1985, il est entré dans la gendarmerie au Service de police de la Ville de Montréal.
Le chef du poste de quartier 11 possède, à 48 ans, une longue feuille de route, notamment la médaille de la police pour services distingués, une distinction décernée par le gouverneur général pour ses 20 ans de service exemplaire.
Marié et père de trois enfants adultes, il a déjà été patrouilleur à Notre-Dame-de-Grâce (3 ans), à LaSalle (2 ans), ainsi qu’à Côte-des-Neiges (4 ans). Il a également été sergent pendant 10 ans (3 ans à Côte-des-Neiges). «C’est un des plus beaux métiers, le poste de patrouilleur», a-t-il dit à propos du début de sa carrière.
En 2004, il est devenu commandant du poste de quartier 13 (LaSalle). «On a construit une dynamique incroyable, un esprit de corps au service des citoyens et de l’arrondissement. Des années très heureuses où les policiers ont excellé. C’est dans cette pensée que je reviens dans ce type de travail», a-t-il confié.
D’avril 2009 à 2010, il était en mission internationale à Haïti quand a frappé le plus grand séisme enregistré dans ce pays. «J’ai quitté mon affectation, mon poste de responsable au Caire malgré le désaccord des Nations unies, et je suis parti en Jeep à Port-au-Prince pour aller aider mes confrères canadiens (comme professeur pour la police haïtienne). On a été ramenés au Canada. Naturellement, on a subi une évaluation de santé psychologique… mais j’y suis retourné jusqu’à la fin de ma mission à la mi-avril. Pour moi, il était hors de question de ne pas y retourner. C’était le moment où le peuple haïtien était le plus dans le besoin — tout était effondré», dit-il. «On était là pour montrer comment faire aux policiers haïtiens et on s’occupait aussi des problèmes de frontières, de stupéfiants. Tout est à construire dans ce pays… et il est tombé encore plus bas».
Le commandant parle de cette expérience comme «enrichissante», «traumatisante», mais il garde le souvenir d’un peuple résilient. «Ce pays finira par se relever un jour, ça prendra beaucoup d’efforts. Mais je retournerai aider, ce n’est pas fini pour moi», se promet-il.
Au retour de sa mission, pour la première fois de sa carrière, il était chargé de la sécurité routière et des enquêteurs collision, ainsi que des patrouilles spécialisées, comme les policiers en moto, la patrouille nautique et la cavalerie. «En 3 ans, j’ai constaté que le contact avec la communauté me manquait. Je me souvenais des bonnes années passées au poste de quartier», confie-t-il.
En 2013, le commandant Rousseau est heureux d’être au poste de quartier 11, où il a particulièrement aimé travailler en raison de l’engagement ses résidents, de ses défis et de la qualité de l’équipe léguée par son prédécesseur.
Il décrit Notre-Dame-de-Grâce comme un quartier d’une grande beauté où la criminalité est dans la moyenne par rapport aux autres secteurs.
Le nouveau chef entend mener le travail sur deux fronts. Il y a, d’un côté, les incivilités qui touchent directement la qualité de vie des citoyens, et de l’autre, la criminalité plus organisée ou les crimes plus majeurs.
À la tête des 76 policiers, il peut aussi compter sur la collaboration des postes 26 (Côte-des-Neiges) et 9 (Côte-Saint-Luc). «C’est une bonne mission, un bon poste, mais il y a du bon monde et de bons policiers ici», conclut-il.
Marie Cicchini | redaction@lesactualites.ca
Photo gracieuseté/Peter Mandelos
