Jeudi 20 février 2014
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Totem : tableaux du peuple amérindien à l’époque de la colonie

Totem : tableaux du peuple amérindien à l’époque de la colonie

Il reste encore quelques jours pour voir, «Totem», de Maurice Ferron, une exposition de peintures réalisées au cours des 15 dernières années présentée à la maison de la culture de Notre-Dame-de-Grâce jusqu’au 21 avril.

Né à Trois-Rivières en 1938, Maurice Ferron a été professeur d’université à l’UQTR, à l’UQAM et à Laval pendant plus d’une décennie, à partir de 1970. Il a été chargé de projet pour la Fête nationale de 1977 à 1986 et a travaillé en qualité de guide accompagnateur dans le domaine touristique à Montréal à partir de 1989. Il a fait plusieurs expositions, d’ici à New-York.

À travers une collection inédite de dessins, de masques et d’une quinzaine de tableaux, l’artiste propose une vue personnelle et intemporelle de la culture trop souvent ignorée des peuples autochtones de chez nous, d’après le communiqué.

C’est le résultat de sa quête d’identité, de son questionnement sur une culture «complètement évincée», a-t-il confié en entrevue.

L’exposition s’appelle «Totem» en référence au livre de Sigmond Freud intitulé «Totem et Tabou». Pour suivre son questionnement, Ferron remonte au monde amérindien qui vivait là à l’époque de la colonie.

À l’entrée se trouve un tableau représentant le totem. «C’est moi», dit l’artiste à propos des visages représentés sur la structure verticale. À côté, des portraits de ses ancêtres. Les Roy du côté de son père. «C’était un Français venu en 1725 qui a épousé une femme micmac convertie. Des Métis sont issus de cette union, et ils se sont «remétissés» avec des Métis et d’autres Indiens», explique-t-il.

Chaque pièce de la collection représente un coup de cœur de ce qu’il désigne comme «son aventure». Les cérémonies religieuses sont inspirées de photos ou de textes d’archives. «Tout ça, ça vient de Wôlinak, une petite réserve abénaquise à Bécancour», indique-t-il d’un geste de la main.

«En France, on ne dira pas que les Gaulois n’ont pas existé… et on va en parler, des Gaulois! Mais chez nous, on n’en parle pas. C’est une grande blessure, un grand vide, tout le monde le ressent. Pourquoi oublier une partie de qui nous sommes? C’est cette revendication-là qui m’a inspiré, et le résultat, c’est les tableaux», explique-t-il.

Le principal représente «La danse du berdache», une cérémonie religieuse célébrant le transgenre, l’Être à deux esprits. Ferron s’est inspiré d’un croquis de George Catlin, un artiste-peintre américain spécialisé dans la représentation des Indiens. «Le mariage gai, c’est ce qui fait les manchettes aux États-Unis, en France en ce moment. Chez les Autochtones d’Amérique ou d’ailleurs, sans doute aussi chez des peuples plus anciens, il n’y avait pas toutes ces avancées techniques, mais des avancées sociales importantes», souligne-t-il.

Ferron utilise la peinture à l’huile avec ajout de cire d’abeille. C’est une exposition descriptive, une démarche au premier degré. «Pas de sentiment uniquement d’espace, pictural ou d’esthétisme qui prendrait le dessus sur le sujet», dit-il.

Marie Cicchini | redaction@lesactualites.ca
Photo : Marie Cicchini

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