Monsieur Réal Ménard,
responsable du transport au Comité exécutif
Ville de Montréal
Vous avez récemment dévoilé l’étude Génivar/Systra commandée en 2009 pour la mise en place d’un tramway dans un horizon d’espoir de 8 ans (Les Actualités CDN-NDG du 1er mai 2013).
Neuf des 32 stations envisagées se trouvent dans le quartier Côte-des-Neiges.
L’Association des gens d’affaires de Côte-des-Neiges (AGA-CDN) est inquiète des répercussions de ce projet sur l’activité sociale et économique de Côte-des-Neiges.
Nous comprenons certes le choix de cet axe puisqu’il est le plus achalandé mais aussi l’un des mieux desservi (métro, autobus 165 et voie réservée).
Notre territoire est reconnu comme un espace historique de passage et de transit qui lui confère une place stratégique dans la ville de Montréal et au Québec.
Expression de sa vitalité, la mobilité est une caractéristique importante du territoire. Elle est essentielle pour des raisons sociales et économiques. Toutefois au cours des ans, l’accroissement de la population, l’agrandissement du paysage urbain, la présence des grandes institutions a entraîné une augmentation du déplacement des personnes et des biens entre le centre, les arrondissements et les banlieues d’habitation.
Aujourd’hui, par milliers, étudiants et professeurs de nos universités et collèges, patients, visiteurs et professionnels pour nos hôpitaux, résidents et travailleurs de nos institutions et nos entreprises, plus de 100 000 personnes traversent quotidiennement notre espace.
Véritable nœud de passage entre le Nord et le Sud de l’île, le territoire est une voie d’accès indispensable utilisée pour alimenter notre cœur économique et contribuer de manière significative à la richesse de la Ville de Montréal. Mais la densité et la congestion du trafic dû aux transport en commun, à la livraison des biens aux voitures particulières, fait que le tronçon de l’autoroute 15 (Décarie) à la hauteur de la rue Plamondon est traversé par 178 000 véhicules par jour et constitue le plus important passage de toute l’agglomération montréalaise.
Les engorgements des routes entraînent des pertes de productivité, diminuent la qualité de vie, augmentent le stress des personnes, nuisent à la santé et à la sécurité des gens menacés par les problèmes de la qualité de l’air et les accidents de la circulation. Selon certaines évaluations, le coût de la congestion représenterait environ 1 milliard de dollars en 2006.
La mobilité est certes considérée comme un indicateur de la richesse économique mais nous devons la réguler pour permettre le bien être et l’harmonie des différents acteurs de l’espace urbain.
Congestion, densité, sécurité, réduction des polluants. Il faut revoir ces irritants et repenser les décisions en matière de transport en intégrant l’environnement, la santé, l’énergie, la qualité de vie et l’utilisation de l’espace urbain de notre territoire.
Lors de l’étude qui a été menée sur la faisabilité du tramway et qui a coûté aux contribuables 2,3 millions de dollars, les problématiques du quartier n’ont pas été étudiées et personne n’a été consulté.
Nous ne sommes pas opposés au principe du projet. Le quartier a besoin d’un mode de transport adapté au 21ieme siècle; mais la réalité du territoire de CDN est unique avec ses particularités; elle doit être traitée de façon particulière.
Comme on le sait, l’AGA/CDN a déjà travaillé sur la mobilité durable territoriale en organisant plusieurs forums économiques avec tous les acteurs du territoire et plus particulièrement le forum de mai 2011, intitulé Un territoire en mouvement.
C’est pourquoi nous demandons que l’Association des gens d’affaires de CDN soit consultée car nous détenons une expertise sur la nature unique de notre quartier.
Tarik Kadiri, Président de l’AGA-CDN