mercredi 18 mai 2016
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Trait d’esprit : l’Oratoire lance une exposition temporaire

Trait d’esprit : l’Oratoire lance une exposition temporaire

Le Musée de l’Oratoire Saint-Joseph présente jusqu’au 21 avril 2014 «Trait d’esprit», une exposition temporaire d’œuvres exécutées par des membres de la famille religieuse Sainte-Croix au Québec.

Grâce aux prêts consentis par les congrégations religieuses et par des collectionneurs privés, le public découvrira trois artistes authentiques non seulement ancrés dans la modernité artistique, mais également engagés dans la vie sociale et spirituelle de leur temps: Sœur Marie-Anastasie, Frère Jérôme et le père André Bergeron, RCA, ancien conservateur du Musée de l’Oratoire.

«L’étonnant chez ces artistes, c’est qu’ils ont consacré leur vie à l’art. […] Ce sont des religieux qui ont fait de l’art avec une composante religieuse, ce qui ne les empêchait pas d’avoir une vie spirituelle», a expliqué Chantal Turbide, conservatrice du musée et du patrimoine artistique, en entrevue.

Sœur Marie-Anastasie (1909-1989) fut à la fois peintre, sculpteur, graveur, poète, éditrice, pédagogue, galeriste et mécène. Élevée à Mont-Laurier, elle entra aux beaux-arts dans la quarantaine. Son importante contribution à l’histoire de l’art au Québec n’est pas assez appréciée, selon Mme Turbide. Dès ses débuts, les critiques d’art sont très impressionnés par cette œuvre produite dans la mouvance du «Refus global». À cause de son style jeune et moderne, sa liberté d’expression, elle fut elle-même perçue par le milieu comme une «jeune artiste», auxquels elle a enseigné et ouvert une galerie d’exposition sur la rue Saint-Denis en 1975. Un peu avant-gardiste et mal comprise, elle fut soutenue par la congrégation de Sainte-Croix. Son oeuvre a de plus «un aspect féministe assez marqué». «Le mouvement devient très féministe au Québec, et la dépasse un peu à la fin de sa vie», dit Mme Turbide. Elle a travaillé avec de grands intellectuels québécois, des poètes et des écrivains qui faisaient partie de l’intelligencia québécoise de l’époque.

Frère Jérôme (1902-1994), célèbre pour sa peinture, mais également pour son rayonnement dans l’enseignement des arts, a révolutionné la perception artistique de plusieurs milliers de Québécois. Il était enseignant aux arts plastiques au Collège Notre-Dame. Il est passé de la peinture traditionnelle de paysage au milieu des années 1920 à des œuvres psychédéliques et fluorescentes très jazzées à la fin des années 1960. Attiré par l’imagination et la spontanéité, il a quitté l’école des Beaux-Arts avant le diplôme. En 1940, il invite Paul-Émile Borduas, qui est alors enseignant à la prestigieuse école du meuble, à enseigner au Collège Notre-Dame. Plusieurs artistes comme Jean-Marie Gauvreau leur apportent leur collaboration. La vision de Borduas révolutionne la vision de Frère Jérôme en arts et celle du Québec. En 1948, Borduas publie son fameux manifeste artistique.

Le père André Bergeron, 76 ans, est membre de l’Académie royale des arts du Canada. Cet artiste aux multiples talents fut conservateur du Musée de l’Oratoire de 1968 à 1998. Pendant ce temps, il a produit une grande série de lithographie par an, assure Mme Turbide.

Il a également illustré deux poèmes mystiques de Saint-Jean de La Croix et de grands classiques de la littérature québécoise comme «Le Survenant» d’Yves Beauchemin, et «Maria Chapdelaine» de Louis Hémon. Fait à noter, le père André Bergeron a offert à l’Oratoire les documents liés à sa production. «Son travail est vraiment remarquable», a souligné Mme Turbide.

On peut évidemment admirer une très belle sélection des œuvres et des coffrets de l’artiste.

L’exposition temporaire Trait d’esprit, d’une durée d’un an, se poursuit au Musée de l’Oratoire Saint-Joseph jusqu’au 21 avril de l’année prochaine.

Marie Cicchini | redaction@lesactualites.ca
Photo : gracieuseté

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