Un dimanche au parc Mackenzie King, ni le vent, ni le ciel gris ne découragent les amateurs de pique-nique. Toutefois, tout le monde ne partage pas la même idée d’un parc urbain.
La zone la plus festive se situe à l’est du parc, proche de l’avenue de Westbury. Elle est spécialement conçue pour les repas en plein air et les familles d’ethnies différentes profitent de ses tables de pique-nique.
«On vient ici tout le temps pendant l’été. L’an dernier, on est venu au moins dix fois. Moi, je suis chef cuisinier et j’adore les grillades!» raconte Ruben. Ce résident dit connaître les règlements quant à l’usage d’un barbecue. Il les résume en seule phrase: «Il faut déposer les cendres dans les conteneurs en béton». Dans un autre groupe de pique-niqueurs, le règlement signifie pour Mahinda de jeter «tout dans la poubelle après le repas», y compris les cendres…
Les gens vulnérables
Pendant que ces familles se réjouissent autour de copieux repas, deux jeunes garçons grimacent en agitant les mains devant le visage. Assis sur les balançoires à une quinzaine de mètres des tables, ils tentent de chasser les nuages de fumée.
«Mon fils ne veut pas jouer sur le terrain de jeu. Il dit que «ça pue». Pourquoi ne transfèrent-ils pas cette zone à l’autre endroit? Je comprends que les gens veulent bien passer leur temps et ils ont le droit. Mais depuis déjà trois ans, les odeurs ici sont insupportables, car il y a énormément de monde», se plaint Majda, une résidente du quartier.
Aida Axenova, 82 ans, passe souvent l’après-midi au parc. La résidente qui se déplace à l’aide d’un déambulateur et se dit contente d’avoir un si beau parc à proximité de chez elle. Elle reste toujours dans sa partie ouest, loin de la principale zone des barbecues. Pourtant, même à cette distance, la fumée des grills la dérange: «Aujourd’hui, le temps est gris et il y a moins de pique-niques. D’habitude il y en a beaucoup, beaucoup plus», dit-elle.
Que dit le règlement
La zone principale de pique-nique se situe dans l’est du parc, mais sa capacité est assez limitée. Les tables sont dispersées dans le parc et il y a un autre dépôt pour les cendres. Quand toutes les tables sont occupées, les gens amènent leurs propres tables ou s’installent par terre. Le règlement municipal permet «d’utiliser un barbecue au gaz propane ou un barbecue au charbon de bois dans une aire de pique-nique équipée de dépôts à cendres et identifiée à cette fin».
«Le dernier réaménagement dans le parc consistait à installer les dépôts à cendres, mais en réalité, il en existe au parc depuis déjà quelques années», a répondu Isabelle Lord, chargée de communications à l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce. Les barbecues sont donc tolérés dans le parc, mais uniquement s’ils «ne causent pas d’ennuis aux résidents qui habitent à proximité», précise-t-elle. Quant aux autres usagers du parc, ils peuvent porter plainte en composant le 311 ou le 911.
Au poste de quartier du SPVM, l’agent sociocommunautaire Elizabeth Kraska encourage les résidents mécontents à appeler la police. Il n’y a pas de solution parfaite pour résoudre tous les problèmes causés par l’usage excessif des barbecues, mais les policiers évaluent chaque situation afin de les accommoder. «S’il y a quelque chose qui ne va pas, il faut nous appeler. Chaque situation est différente, mais on trouvera une solution», conclut-elle.