Suite au violent incendie survenu le 10 juillet, l’immeuble au 4516, boulevard Décarie demeure vacant. Tous les locataires ont quitté leur logement et les 17 appartements de l’immeuble à logements sont inhabitables depuis le feu qui a ravagé l’intérieur.
Heureusement, l’incendie n’avait fait aucun blessé.
Un jeune homme d’origine haïtienne habitait au deuxième étage de l’immeuble brûlé, dans l’appartement six. Ralph Joseph était chez lui vers 21 heures lorsqu’il a entendu un crépitement. «Tout le monde dit que l’incendie s’est déclenché au quatrième étage. Ce n’est pas vrai. Il a commencé au troisième et s’est propagé au quatrième. Je cuisinais en écoutant de la musique quand j’ai entendu le bruit. Il n’y avait pas de fumée ni de signal de l’alarme, puis j’ai entendu des gens paniquer et pleurer. J’ai ouvert la porte de mon appartement pour voir et j’ai vu des flammes.» Le locataire est sorti en courant et a croisé son voisin, qu’il a alerté en criant au feu. Il a ensuite appelé les pompiers.
Le propriétaire de l’immeuble, Frank Li, a refusé tout commentaire à propos de l’état du système d’alarme, ainsi que de la valeur des dommages matériels.
Plusieurs locataires récemment arrivés ont dû recommencer dix jours seulement après le grand jour du déménagement du 1er juillet.
Ralph Joseph rapporte qu’une famille yéménite avec deux enfants venait d’emménager dans l’appartement voisin et aurait remplacé la cuisinière au gaz par une cuisinière électrique. C’est ainsi que ce témoin aurait expliqué l’incendie, alors que les autorités sont chargées d’enquêter et déterminer l’origine du feu.
Au quatrième étage, des locataires se sont réfugiés sur leur balcon et n’ont pu quitter l’immeuble qu’à l’aide de l’échelle des pompiers. «Le feu a fait des trous dans le plancher. Je sais que le frigidaire et la cuisinière du quatrième étage sont tombés au troisième.»
La Croix-Rouge a pris en charge temporairement les 23 locataires de l’immeuble, selon Carl Boisvert, attaché aux communications, puis les a référés à l’Office municipal d’habitation de Montréal.
Ralph Joseph s’en tire beaucoup mieux que bien des sinistrés, qui pour la plupart n’avaient pas d’assurance habitation. Il vit temporairement dans un autre logement et récupérera une partie de la valeur de ses biens perdus. «J’avais une belle collection des monnaies et des photos de l’équipe des Canadiens de Montréal signées. J’ai tout perdu…», dit-il.
Pas question pour lui de sombrer dans la mélancolie, car il travaille et doit se trouver un autre logement le plus vite possible. «Au moins, avant de quitter l’immeuble, j’ai pu récupérer mon passeport, ceux de mes frères et de ma sœur». Le jeune homme reste optimiste et
espère revenir habiter dans le même immeuble quand il sera rénové.
Daniel Li croit toutefois que ce ne sera guère possible, car les rénovations pourraient prendre deux ans, selon cet employé de la Stanford Property, propriétaire de l’immeuble.