DARLINGTON - Depuis que Claude Dagneau réclame des actions concrètes pour régler les cas d’insalubrité touchant des habitations classées «impropres à l’habitation», quelque chose ne tourne pas rond comme en font foi les cas types présentés aux journalistes le 22 octobre dernier.
Cas après cas, Claude Dagneau a parlé des échecs du Règlement sur la salubrité, l’entretien et la sécurité des logements. Comment les candidats à la mairie comptent-ils retenir les familles à Montréal si aucun ne se préoccupe des conditions de logement dans lesquelles vivent les familles?
Le directeur de l’OEILCDN a parlé par exemple d’un dossier, ouvert il y a quatre ans, pour le refoulement d’égout
dans plusieurs logements au sous-sol du 2777 Goyer. Son petit détecteur d’humidité montrait des degrés d’humidité élevés, du plancher au plafond, lors d’une visite le 3 octobre dernier.
Selon lui, l’application du Règlement est tombée dans une politique de mitigation et de retardement. «La Ville de Montréal est en conflit d’intérêts en devant appliquer ce règlement tout en ayant comme tâche majeure le développement économique.»
C’est qu’un détecteur d’humidité ne coûte pas cher. L’OEIL s’en est acheté pour quelques centaines de dollars et sa démonstration fut convaincante. Pourtant, les inspections sont à l’œil nu. Pas besoin, disent les inspecteurs. Si tout est lavé et repeint, ils ne voient rien, ferment les dossiers, déplore Claude Dagneau.
Pire, ils sont incapables d’étudier adéquatement les infiltrations d’eau. Les délais sont prolongés pour faire les réparations exigées, même dans des cas urgents. Il y a des délais injustifiés entre le dépôt de la plainte et l’avis de non-conformité livré au propriétaire. Et puis il y a l’absence de suivis après un avis de non-conformité, le refus d’imposer les amendes, et la manière inadéquate de régler les infiltrations dans les immeubles, selon le communiqué. Tous ces cas documentés par son équipe parlent d’une non-application de la réglementation dont l’administration Tremblay se félicitait, dit-il.
En juin 2013, Lionel Perez a lancé un plan d’action pour améliorer la salubrité des logements et un nouvel inspecteur est exclusivement attitré aux mesures préventives. Ce n’est pas
assez, souligne M. Dagneau.
Nombreux sont les cas où la réglementation est appliquée de façon minimale par la Ville, où l’absence de coercition sonne l’alarme parce que les enfants toussent à cause de l’air moisi qu’ils respirent.
Au 2777 Goyer, les quatre logements (aujourd’hui trois) au sous-sol sont occupés par des familles et des enfants. Ce dossier est dans l’ornière entre l’arrondissement et la Ville.
L’OEIL veut voir l’avis de non-conformités rédigé par une inspectrice du Plan d’action sur la salubrité de la Ville. «Nous avons fait une demande d’accès à l’information à l’arrondissement de CDN-NDG le 14 août. Nous n’avons cependant pas obtenu une copie de l’avis de non-conformités rédigé le 2 août», rapporte le document.