La maison de la culture de Côte-des-Neiges présente du 3 mai au 8 juin «Orang-outan», une installation de l’artiste montréalais David Moore.
David Moore expose régulièrement, de l’Amérique du Nord à l’Europe, et il a monté plus d’une soixantaine d’expositions individuelles depuis trente-cinq ans.
Ce résident de Saint-Denis-sur-Richelieu explore l’hybridité envers les disciplines du dessin, de la vidéo et de la photographie.
D’origine irlandaise, cet artiste est surtout remarqué pour ses sculptures de bois, mais jamais personne ne savait, personne n’aurait cru qu’au début de sa carrière, avant ses œuvres qui l’ont fait connaître, il y a eu la peinture. Il a produit une quarantaine de toiles à l’acrylique avant de se consacrer à ses autres médiums.
Dans cette installation de sculptures et de peintures qu’il montera bientôt, David Moore dévoilera à la fois ses toiles et son talent de peintre au grand public pour la première fois.
Il y aura sept singes de bois de la grandeur d’un chimpanzé et huit ou neuf grands tableaux. Le terme orang-outan signifie homme des bois en langue malaise; pour Moore il incarne à la fois l’artiste et le spectateur.
Devant chaque tableau, un orang-outan est là, en train de le regarder. Dans la conversation inaudible entre ces objets, un message finit par passer: les toiles sont là, le singe les voit, elles existent bel et bien, sauf que l’artiste les a remisées pendant qu’il produisait ses autres oeuvres.
C’est de l’ironie, de la parodie. «En même temps, ça nous montre à quel point l’art est dépendant de celui qui le regarde, pour exister», explique-t-il.
Comme des guides, les signes pointent du doigt une toile pendant que le visiteur se promène de l’une à l’autre dans cette installation d’envergure.
«Ça nous rappelle que, toutes les œuvres d’art sont faciles à
copier ou sont influencées par autre chose. Comme l’orang-outan, l’artiste dans notre monde est une espèce en voie de disparition. C’est une métaphore de l’artiste», poursuit David Moore.
«Reprenant les mots de Pierre Ouellet, le travail de Moore fait partie de l’héritage particulier d’un peuple obligé de chercher son identité dans une langue qui n’est pas la sienne.»
David Moore est heureux de pouvoir enfin dévoiler ses toiles. «Ce sera un baptême, une révélation. C’est comme un secret que je partage, c’est une vraie célébration», dit-il.
L’exposition sera présentée à la Maison de la culture de Côte-des-Neiges du 3 mai au 8 juin. Le vernissage sera jeudi 15 mai, de 17 h à 19 h.