Le procès de Luka Rocco Magnotta est en cours au palais de justice de Montréal, où le jury exposé à l’horreur depuis des jours doit décider si l’homme de 32 ans accusé du meurtre le 25 mai 2012 de Jun Lin dans l’appartement 208 au 5720, boulevard Décarie est coupable ou non coupable des cinq chefs d’accusation portés contre lui.
Le 29 septembre, au premier jour du procès, l’accusé dans sa cage de verre a admis avoir tué l’étudiant chinois de 33 ans, démembré sa victime, et envoyé les pieds et les mains par la poste au quartier général du Parti conservateur et à d’autres députés. Il a également mis en ligne une vidéo qui montre le meurtre. Rappelons également que le torse de la victime a été découvert dans une valise mise aux ordures, tandis que la tête a été retrouvée un mois plus tard dans le parc Angrignon.
Magnotta, qui avait été arrêté à Berlin le 4 juin 2012, a plaidé non coupable aux accusations de meurtre prémédité, d’outrage au cadavre, de possession et production de matériel obscène, d’utilisation de la poste pour transmettre du matériel obscène et de harcèlement contre le premier ministre Stephen Harper et les députés.
Tout se jouera sur le témoignage des experts qui seront entendus des deux côtés durant le procès.
Le procureur, Me Louis Bouthillier, veut prouver que Magnotta était sain d’esprit quand il a commis ses crimes. Un journaliste anglais qui avait échangé par courriel avec l’accusé six mois avant le crime affirme que Magnotta comptait faire un enregistrement vidéo macabre sur le meurtre d’un être humain. Son témoignage sera entendu.
Me Luc Leclair, l’avocat de Magnotta, plaide pour une défense de non culpabilité criminelle en raison de troubles mentaux.
Il veut présenter son client comme un schizophrène qui entend des voix imaginaires. Luka Rocco Magnotta, né Éric Newman, a consulté des psychiatres et souffrirait également de trouble de la personnalité limite et de psychose. Le père de Magnotta, Donald Newman, souffre lui-même de schizophrénie et viendra aussi témoigner.
Le procès présidé par Guy Cournoyer de la Cour supérieure du Québec devrait durer de six à huit semaines.