La Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce présente jusqu’au 18 janvier prochain «Rencontre avec les déesses», une exposition de dessins et peinture de G. Scott MacLeod, un artiste multidisciplinaire dans le vrai sens du terme.
Né en 1965, cet artiste montréalais accompli présente des expositions depuis trente ans.
Tout près de NDG où il réside, Scott MacLeod a son propre atelier de production, MacLeod Nine, rue Saint-Ambroise, qui produit des films éducatifs et du matériel pédagogique accessibles en ligne pour les écoles, les bibliothèques et le grand public.
Depuis 1986, il cumule chaque année des bourses d’études, des distinctions et d’autres hommages universitaires en lien avec le cinéma, l’histoire et les beaux-arts.
S’intéressant aux archétypes et à la mythologie féminine, il est tombé un jour sur une anthologie des déesses, puis sur une analyse du Yin et Yang (masculin/féminin) utilisant les archétypes de déesses pour la réflexion et la thérapie.
Cette exposition dédiée à sa mère, Joy (décédée à l’âge de 43 ans), est «une sorte d’hommage par la représentation physique des femmes vivantes». Les figures représentées sont des femmes qu’il connait : sa famille, sa sœur, sa cousine…
Elle rassemble une trentaine de tableaux réalisés entre 2005 et 2014. En parallèle, il a fait des documentaires, un sur Berlin, un autre sur Griffintown, ainsi que des séries d’animation. Actuellement, il continue de travailler sur une série de courts-métrages sur le Québec, les premiers peuples et les peuples immigrants. Il en a fait un sur les Abénaquis, les Irlandais, les Écossais, les Canadiens français, mêlant la fiction et l’histoire.
«Dans les générations actuelles, les femmes prennent leur pouvoir. Maintenant, les gens regardent profondément comment les femmes étaient vues. Mais il y a des périodes où les femmes géraient certaines choses dans les villages. Là, on revient à un équilibre des pouvoirs», dit-il.
L’exposition célèbre donc la déesse, force de vie et divine, qui apparait dans les mythologies de toutes les cultures du monde. Avec l’ensemble de ces portraits de femmes vivantes et vibrantes, l’artiste crée un genre de temple, une place où le visiteur peut contempler le rôle de la femme dans une société contemporaine toujours ancrée dans le patriarcat, qui perpétue le déséquilibre entre les sexes et se condamne au désordre.
«Je trouve fascinant qu’on ait tous des dieux et des déesses dans notre caractère. J’ai invité des femmes, je leur ai demandé de se présenter comme elles veulent se voir. Elles choisissent leur propre déesse, s’habillent de la façon qu’elles le veulent, et moi je les représente. Ça leur a donné la chance d’aller se faire les cheveux, se mettre leurs bijoux préférés et de faire un peu de recherches sur les déesses pour savoir laquelle est la sienne».
Pour cela, il y en a une qui s’est habillée en Vénus et qui joue de la musique heavy metal. Il y a aussi Gaïa, la déesse mère, et une femme décédée sur une barque qui représente symboliquement le cycle de la vie.
L’exposition est d’ailleurs dédiée à sa mère «la première femme pour tous les hommes», dit-il très humblement. «Même si j’avais 13 ans quand elle est décédée, l’amour que j’ai eu et la sagesse m’ont aidé à traverser des choses forcément difficiles», a-t-il confié.
«C’est un peu ésotérique, mais je crois que dans le fond les gens vont comprendre l’importance de notre connexion au féminin et à la terre, au principe de Gaïa. Ça m’a pris dix ans pour cette exposition. J’ai vécu l’expérience, j’ai fait beaucoup de réflexion, j’ai lu plein de livres sur le sujet et je continue sur le même sujet», dit-il.
G. Scott MacLeod est également auteur-compositeur-interprète avec plusieurs albums à son actif. Diplômé des beaux-arts de l’Université de Concordia, il vit actuellement à Montréal et ses œuvres sont exposées dans plusieurs collections permanentes, ainsi qu’au Musée des Beaux-Arts du Canada.
L’exposition est présentée du 14 novembre au 18 janvier 2015 à la Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce.