L’Association des propriétaires du Québec (APQ) a tenu sa première clinique sur la fixation de loyers le 3 février pour les propriétaires de duplex, de triplex et les gestionnaires immobiliers.
Selon Martin Messier, président de l’APQ, la clinique leur expliqué entre autres la méthode de la Régie du logement pour calculer l’augmentation de loyer.
Elle leur a montré aussi les rouages de la Régie lorsqu’un locataire refuse une augmentation de loyer et que le temps est venu d’ouvrir un dossier pour fixation de loyer.
L’APQ dénonce également les taux négligeables d’augmentation accordés par la Régie pour les travaux majeurs, ainsi sa méthode «qui impose de réclamer les dépenses de l’année antérieure sinon celles-ci sont perdues, de rentabiliser son investissement sur 30 ans alors qu’un toit dure une quinzaine d’années par exemple; ou tout simplement d’interdire la remise du prix du loyer à celui du marché quand le locataire déménage».
Du côté du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), François Saillant recommande la vigilance des locataires quand vient le temps d’une hausse de loyer.
Une analyse de l’évolution des loyers et des revenus des locataires depuis 1980 faite par ce regroupement national pour le droit au logement, montre que le loyer a progressé bien davantage que le revenu des ménages locataires, aussi bien pendant des périodes de surplus que de pénuries de logements locatifs.
Le nombre de locataires incapables de payer leur loyer a progressé bien davantage que leur augmentation de revenu.
Le FRAPRU recommande l’utilisation de l’outil de calcul mis en ligne par la Régie du logement.
«Souvent, les propriétaires vont mettre de la pression pour dire “signez le plus rapidement possible, je vous envoie l’avis, il faut que vous me donniez votre réponse tout de suite”. Ce n’est pas vrai ça. Il y a un délai légal à respecter, ce délai légal est après la publication des indices de la Régie», a-t-il dit.
Il rappelle aux locataires qu’ils ont le droit de refuser leur augmentation de loyer et de ne pas déménager parce qu’ils la contestent.
«Ce discours, que la Régie protège trop les locataires, c’est vraiment de la foutaise», a-t-il expliqué à la lumière des résultats du Dossier noir du FRAPRU sur le logement et la pauvreté.
M. Saillant affirme également que les propriétaires ont tort de dire que les logements sociaux sont une concurrence indue quand il n’y a pas période de pénurie de logements locatifs. «Si ce n’était des logements coopératifs, il ne se construirait pas de logements, donc ça fait qu’on aurait vraiment une très grande pénurie de logements locatifs», fait-il valoir.
Hans Brouillette, directeur des Affaires publiques à la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), continue de parler de mythes tenaces qu’il voit dans le logement locatif.
Il indique que la Régie du loyer publie chaque année des scénarios de loyer qui sont fictifs et qui créent des problèmes de gestion et une confusion dans le marché.
«Certains critères ne permettent plus depuis très longtemps, plus de 15 ans, 20 ans, de préserver le parc immobilier en mode locatif», a-t-il expliqué.