La compagnie Carbonleo projette de construire le projet Royalmount, un centre commercial multifonctionnel de 1,7 milliard de dollars, dans une partie sous-utilisée du secteur industriel de la Ville de Mont-Royal, à l’angle sud-ouest des autoroutes 15 et 40. Ce qui lui a valu le nom de projet Quinze40.
«Le projet Royalmount sera adapté à la nouvelle réalité virtuelle des tendances en consommation. De plus, le style architectural confèrera une très forte valeur ajoutée à notre projet de développemen », a déclaré Claude Marcotte, vice-président exécutif de Carbonleo, lors du dévoilement public du projet.
Le projet offrira un accès à des activités commerciales et de divertissement, ainsi qu’à un large éventail de biens et services. Le consommateur bénéficiera d’une offre de services dans un environnement où il retrouvera, à distance de marche, des grandes bannières présentement absentes du paysage commercial québécois, des activités de divertissement telles qu’une agora extérieure sur un toit vert et animé, des salles de cinéma intérieures, un cinéparc sur le toit vert, une salle de spectacle, un parc aquatique, des restaurants et des terrasses, une patinoire extérieure, ainsi que deux hôtels et des édifices à bureaux.
Le projet permettra d’offrir aux montréalais ce qu’ils vont souvent chercher sur la Rive Nord et sur la Rive Sud, voire même à l’extérieur de la province.
Sa densité sera importante, avec une superficie de plus de quatre millions de pieds carrés sur un terrain de 2,5 millions de pieds carrés.
Un nouveau cœur commercial pour Ville Mont-Royal
Le projet est délimité au nord par l’autoroute Métropolitaine (A40) et l’autoroute de la Côte-de-Liesse (A520), à l’est par l’autoroute Décarie (A15) et, au sud, par l’avenue Royalmount. Il permettra de requalifier et de densifier une partie du secteur industriel actuellement sous-utilisé de Ville de Mont-Royal. Il se situe à proximité de nombreux secteurs habités (Ville Mont-Royal, Hampstead, Côte Saint-Luc, les arrondissements montréalais de Saint-Laurent, de Côte-des-Neiges/Notre-Dame-de-Grâce), et, plus particulièrement, près des projets résidentiels Le Triangle et de l’ancien Hippodrome de Montréal.
Le visiteur pourra accéder au site par l’entrée principale de l’avenue Royalmount, où il découvrira d’abord une grande place extérieure entourée de restaurants, des fontaines animées et des boutiques. Il poursuivra ensuite son parcours à travers les trois étages intérieurs du complexe. Sur le toit vert, il pourra assister à des divers événements et animations proposés à l’agora, se restaurer, amener ses enfants au parc aquatique ou à la patinoire durant l’hiver, aller au cinéma ou encore voir un spectacle de type Broadway dans une salle pouvant accueillir jusqu’à 3 000 personnes.
8 000 places de stationnement, toutes intérieures seront disponibles.
L’approbation par la Ville de Mont-Royal, la Ville de Montréal, le ministère des Transports du Québec et la Société de transport de Montréal sont toutefois nécessaires.
Pour faciliter les déplacements piétonniers depuis la station De la Savane jusqu’à au projet, Carbonleo propose de construire une passerelle au-dessus de l’autoroute Décarie. Le promoteur estime que le tiers des visiteurs du projet s’y rendra en transport collectif.
Des études de circulation réalisées par WSP Global pour le compte de Carbonleo prétendent que le projet n’ajoutera qu’environ 5 % de flux journaliers supplémentaires aux automobiles roulant présentement sur les autoroutes 15 et 40.
Les retombées économiques seront majeures selon Carbonleo : création de 15 000 emplois et revenus fonciers annuels de 40 M$ pour la Ville de Mont-Royal et l’agglomération de Montréal…
Le début des travaux est conditionnel à l’obtention des autorisations municipales. Si tout se déroule comme prévu, la construction commencera à la fin 2017 pour une inauguration planifiée en 2021.
- Plan toit vert
- Place publique
- Vue de l’autoroute
- Esplanade
- Vue d’ensemble
Pour un projet plus équilibré et axé sur le développement durable
Marvin Rotrand, conseiller de Snowdon, réitère son inquiétude à l’égard du projet Royalmount, aussi connu sous le nom de Complexe commercial Quinze40, et propose plutôt un redéveloppement mixte, à la fois résidentiel et commercial, à la jonction des autoroutes 40 et 15.
Le conseiller Rotrand se dit ouvert à des investissements et au redéveloppement du secteur, mais considère que le projet actuel, demeure problématique. «Ce projet repose sur une vision urbanistique des années 60, où la voiture prend toute la place. Les impacts sur la circulation seront majeurs. On parle de près de 40 000 voitures qui s’ajouteront dans un secteur déjà très congestionné. C’est un non-sens», a mentionné M. Rotrand.
«Par ailleurs, le communiqué de presse du promoteur présente des contradictions. Il confirme 8000 places de stationnement souterrain, ce qui en ferait un des plus grands stationnements au Québec. En même temps, il prétend que son projet ne va pas augmenter la congestion dans le secteur. Pourtant, 5% d’augmentation du trafic sur les autoroutes 15 et 40, c’est beaucoup de voitures», a commenté M. Rotrand.
«Une telle congestion nécessiterait des investissements publics majeurs pour l’atténuer. En plus de ces coûts, force est d’admettre que les impacts économiques positifs du projet ne sont pas clairs. Les rues commerciales aux alentours feront les frais de l’arrivée de ce nouveau complexe commercial. Dévitaliser un secteur pour en revitaliser un autre, ça ne me semble pas une stratégie très gagnante pour Montréal», d’ajouter Marvin Rotrand.
«Le conseil de ville doit négocier avec le promoteur. On a le temps de le faire étant donné que la construction ne doit commencer qu’à la fin de 2017. Nous devons dire oui au redéveloppement du secteur des autoroutes 15 et 40, mais à travers un projet plus intelligent, plus équilibré lequel serait mixte, dense et inclurait à la fois du développement résidentiel et commercial. Un tel projet respecterait davantage les principes de développement durable, tout en contribuant à revitaliser ce secteur et en créant des emplois pour les Montréalais», de conclure M. Rotrand.
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