jeudi 2 juin 2016
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Oui au projet Royalmount

On n’a pas besoin d’une nouvelle salle de spectacles à Montréal.
C’est du développement qui va être enlevé au centre-ville, qui cannibalise Montréal.
La question n’est pas de savoir si le Royalmount est beau mais si Montréal en a besoin.
Il faut qu’on me fasse la preuve que le trafic ne sera pas augmenté.
On n’a pas besoin de plus d’espaces commerciaux, d’espaces de bureaux ni de salles de spectacles.

Une certaine élite montréalaise a une vision si égocentrique de sa métropole, qu’elle réagit de manière épidermique à tout autre idée de développement.

Le projet Royalmount a plusieurs mérites. Le premier est que ses promoteurs envisagent un investissement privé de 1,7 milliard de dollars, créateur de 15 000 emplois. Je ne suis pas étonné d’entendre cette élite dire non. Ce n’est pas elle qui a besoin de ces emplois quant bien même il n’y en aurait que 10 000. Ce sont des gens des quartiers tels Saint-Laurent, Cartierville ou Côte-des-Neiges qui espérons, en bénéficieraient en partie.

Le second mérite est justement de s’installer dans une zone industrielle désaffectée depuis des décennies en plein cœur de l’île, limitrophe à un autre trou béant, celui de l’hippodrome bien que cela pose un défi en terme de congestion.

Or, pour contrer le développement des couronnes nord et sud, cette élite choisit de développer le centre ville et les quartiers centraux (Quartier des spectacles, Quartier latin, Quartier des affaires, Vieux-Montréal, Plateau), au détriment de tous les quartiers périphériques qui sont devenus au fil des ans de véritables déserts sur les plans commercial, culturel ou touristique. Ce n’est pas seulement Montréal contre sa banlieue mais Montréal contre ses quartiers qu’elle a cannibalisé.

Je ne m’attarderai pas sur le quartiers montréalais de Pointe-aux-Trembles, Montréal-Nord ou Verdun. Je parlerai de celui que je connais mieux, l’arrondissement Côte-des-Neiges/Notre-Dame-de-Grâce (CDN-NDG).

Ou étiez-vous défenseurs de la vie de quartier quand le Cinéma V sur la rue Sherbrooke, ou le Théâtre Snowdon sur le boulevard Décarie agonisaient? Quels aides reçoivent les résidents qui tentent péniblement de les ressusciter? Évidemment, ils ne sont situés ni dans le Quartier latin ni celui des spectacles. Rien ne doit porter ombrage à ces hauts lieux de la culture, même si ces initiatives se situent au coeur de l’île de Montréal.

Ou êtes-vous défenseurs du commerce de proximité quant des artères agonisent et se vident: la rue Sherbrooke ouest, la rue Somerled, le chemin Reine-Marie ou le chemin de la Côte-des-Neiges.

Ou étiez-vous détracteurs de l’automobile, quant l’Association des gens d’affaires de Côte-des-Neiges après des mois de recherches et d’analyses publiait un rapport sur la mobilité durable territoriale et organisait le 16 mai 2011 un Forum sur ce sujet. Vous étiez absent de ce forum, monsieur Rotrand.
Je relis un paragraphe du préambule de ce rapport : «les engorgements des voies d’accès entraînent des pertes de productivité, diminue la qualité de vie, augmentent le stress des personnes, nuisent à la santé et à la sécurité des gens, menacés par les problème de la qualité de l’air et les accidents de la circulation. Congestion, densité, sécurité, réduction des polluants, il faut revoir ces irritants et repenser les décisions en matière de transport des gens, des marchandises et des déchets en intégrant l’économie, l’environnement, la santé, la qualité de vie et l’utilisation de l’espace urbain sur notre territoire.»
Ne pas permettre le projet Carbonleo pour le motif qu’il aggrave de manière significative la congestion du secteur est de la pensée magique. La congestion actuelle demeure un problème grave non résolue.

«Le secret du succès, s’il existe, est la faculté de se mettre à la place de l’autre et de considérer les choses de son point de vue autant que du nôtre.» Henry Ford.

Souhaitons que nos élites montréalaises suivent ce chemin.

Victor Afriat, éditeur

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