Des militants du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) ont visité les locaux électoraux du candidat du Parti conservateur dans Mont-Royal, Robert Libman, et du chef du NPD, Thomas Mulcair, candidat dans Outremont.
Le FRAPRU veut rappeler aux trois partis qui aspirent au pouvoir, le 19 octobre, l’urgence d’investir massivement en logement social.
C’est un avis d’éviction en bonne et due forme que le FRAPRU a apporté au local électoral de Robert Libman. Il reproche à son parti de n’avoir pris aucun engagement en matière de logement social, ou même abordable, depuis le début de la campagne électorale, se contentant de promettre des mesures favorisant l’accès à la propriété.
Le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant s’offusque de ce silence : «Ce que nous propose le Parti conservateur, c’est le statu quo. Ce qu’il nous promet, c’est de continuer à n’accorder que des miettes aux provinces et aux territoires pour leurs programmes d’aide aux ménages mal-logés, ainsi que de laisser les subventions fédérales au parc actuel de logements sociaux s’éteindre peu à peu, ce qui en compromet dangereusement l’accessibilité financière». Il précise à ce sujet que 4100 logements sociaux ont perdu leurs subventions au Québec, durant le dernier mandat du gouvernement de Stephen Harper, et que ce sera le cas de 26 500 autres d’ici la fin de 2020.
Le FRAPRU a un jugement moins tranché en ce qui a trait au Nouveau parti démocratique et au Parti libéral du Canada. Il se réjouit que ces deux partis se soient engagés à prolonger les subventions à long terme aux 553 700 logements sociaux qui les recevaient toujours à la fin de 2014, dont 123 600 au Québec. C’est du côté du financement de nouveaux logements sociaux que le FRAPRU reste sur son appétit.
Il s’est donc rendu au local électoral de Thomas Mulcair pour lui reprocher de ne s’engager qu’à faciliter la construction de 10 000 logements locatifs dits abordables durant toute la durée d’un éventuel mandat du NPD. «Comment peut-on se contenter de 10 000 nouveaux logements locatifs en quatre ans pour tout le Canada ? Au Québec, ça ne représente même pas 600 appartements additionnels par année. C’est beau de créer un fonds pour construire du logement, comme le propose le NPD, mais encore faut-il qu’il serve à en construire beaucoup plus et que son financement soit suffisant », s’exclame François Saillant.