Par Denis D’Etcheverry
L’auteur est copropriétaire de la boutique Flore, située rue Sherbrooke Ouest,
à Westmount.
Depuis l’été, plusieurs clients me parlent d’un projet qui fait grand bruit dans le Village Vendôme, un quartier tout au sud de l’arrondissement Côte-des-Neiges – Notre-Dame-de-Grâce, et qui accueille le nouveau Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Il s’agit du projet de résidence pour personnes âgées intégrant une épicerie de quartier au rez-de-chaussée qui sera érigé à l’angle des rues Claremont et De Maisonneuve, sur un terrain vacant. Les promoteurs, Provigo et le Groupe Maurice, ont également conclu un partenariat avec la Fondation de l’hôpital de Montréal pour enfants afin d’héberger - sans frais - les employés de la Fondation de même que les parents d’enfants hospitalisés qui habitent à l’extérieur de la région métropolitaine.
Or, un groupe de citoyens a décidé de faire avorter ce projet sans égard aux conséquences pour les personnes âgées qui souhaitent demeurer dans leur quartier. Les opposants affirment que l’épicerie dérangerait leur quiétude en raison du surplus de circulation que génèrerait la fréquentation de ce commerce de proximité. Paradoxalement, tous les opposants ont reconnu, lors d’une consultation publique, qu’il existe un besoin réel pour un projet résidentiel pour personnes âgées dans le quartier.
Mais il y a peut-être une explication à ce paradoxe. En effet, beaucoup des opposant que j’ai rencontrés habitent à Westmount, tout près du projet en question. Or, il ne faut surtout pas oublier que ce projet sera réalisé dans l’arrondissement Côte-des-Neiges – Notre-Dame-de-Grâce et, qu’à ce titre, il appartient aux seuls citoyens de la zone concernée dans l’arrondissement de se prononcer sur la question.
En tant que commerçant, et voisin, je peine à comprendre que certains s’opposent à une offre alimentaire plus diversifiée à proximité de leur domicile. Et je comprends encore moins quand je pense aux conséquences de leur attitude sur la vie du quartier. Selon l’avis de plusieurs, le Village Vendôme a bien besoin de ces nouveaux citoyens et travailleurs qui viendront animer la vie économique, communautaire et culturelle du quartier. Les retombées de leur présence seront bénéfiques pour tous, y compris les commerçants dont je suis et qui peinent à acquitter les frais d’opération sans cesse croissants auxquels ils font face. Et c’est sans compter les bénéfices importants sur le plan de l’aménagement urbain qui viendront rehausser l’attrait de tout le quartier.
La qualité de vie d’un quartier tient aussi à sa capacité de servir les nouveaux besoins et d’intégrer le changement pour demeurer pertinent aux yeux même de ses habitants. La vie de quartier est faite d’ouverture vers les autres, non d’exclusion. Le Village Vendôme doit pouvoir accueillir ses citoyens âgés comme ses plus jeunes. Il doit permettre à ses habitants d’y travailler, de s’y divertir et de pouvoir y faire leurs achats. Je me permets donc de lancer un appel à mes concitoyens et voisins du Village Vendôme afin qu’ils ne laissent pas des craintes non fondées, souvent véhiculées par leurs voisins, les priver d’un projet nécessaire.
Il ne faut pas perdre de vue que le projet NDG vise à d’abord desservir les besoins des personnes âgées du quartier qui souhaitent avoir pleine liberté de choisir leur mode de vie. Quant à ceux qui disent vouloir préserver le caractère du Village Vendôme, ils seront bien heureux d’y retrouver les commerces dont ils ont besoin et de pouvoir y demeurer quand le moment de la retraite viendra.
NDLR : Il est important que nos lecteurs sachent que cette lettre, signée par monsieur Robert D’Etcheverry, nous a été transmise par le cabinet de relations publiques National
