jeudi 17 mars 2016
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Les commerçants des quartiers centraux désavantagés par la taxe d’affaires

En effectuant une analyse de données publiques, Projet Montréal a constaté que le système fiscal actuel de la Ville de Montréal est inéquitable envers les commerçants des quartiers centraux et favorise l’étalement commercial. «Comment la Ville de Montréal peut-elle espérer attirer des commerces de proximité quand elle pénalise ceux qui souhaitent s’installer dans les quartiers centraux en les étouffant avec des taxes surélevées?», dénonce Luc Ferrandez, chef de l’Opposition officielle.
Depuis 2003, Montréal applique une taxe non résidentielle basée uniquement sur la valeur de la propriété, sans égard à la performance économique du marché commercial. Cela fait en sorte que, à valeur égale, le compte de taxes augmente beaucoup plus rapidement pour les commerces établis dans des bâtiments des quartiers centraux plutôt que ceux situés en périphérie. «Une Rôtisserie Saint-Hubert dans un quartier central va payer ses taxes jusqu’à 23 fois plus cher au mètre carré qu’une Rôtisserie Saint-Hubert à Rivière-des-Prairies. Pourtant la cuisse de poulet est le même prix et on ne peut pas assoir plus de clients au mètre carré! C’est absolument incohérent », tranche Magda Popeanu, conseillère du district Côte-des-Neiges.
Depuis 10 ans, la taxe commerciale a explosé bien au-delà de l’inflation avec des hausses allant de 25 % à 73 %, alors que la taxe résidentielle n’a que très légèrement dépassé le niveau d’inflation, soit 17 %, pendant la même période. «Les commerçants montréalais sont aujourd’hui les plus taxés au Canada. Et notre analyse démontre que ce ne sont pas les grandes surfaces, mais bien les petits commerçants des quartiers centraux qui portent le plus grand fardeau. Ce qui crée nos milieux de vie, notre identité, ce sont nos rues commerciales. Or, Denis Coderre les étouffe. Il est temps de s’attaquer au problème et seule la Ville centre peut le faire puisqu’elle contrôle entre 95 % et 98 % de la taxe non résidentielle», ajoute Magda Popeanu.
Projet Montréal propose que la Ville étudie publiquement la question de la taxe commerciale afin d’entamer une révision en profondeur de la fiscalité. «Il s’agit d’un enjeu majeur qui mérite d’être débattu en public et non derrière des portes closes, contrairement à ce que fera le maire Coderre avec son groupe de travail sur la fiscalité».

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