L’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ), appuyée par plusieurs organisations, souhaite que la ministre de la Santé, Jane Philpott débute la régulation pour l’élimination des gras trans industriels de nos aliments.
Dans sa lettre de mandat, le Premier ministre, Justin Trudeau, s’attend à ce que la ministre Philpott promeuve «la santé publique … en adoptant des règlements plus stricts, semblables à ceux en vigueur aux États-Unis, pour éliminer les gras trans … ajoutés dans les aliments transformés.» Aux États-Unis, la Food and Drug Administration a déjà de son côté, ordonné aux industriels de l’agroalimentaire américains d’éliminer les huiles partiellement hydrogénées (source de gras trans industriels) des aliments transformés d’ici juin 2018. Bill Jeffery, indique que selon la Charge mondiale de morbidité de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), en 2013, les gras trans étaient toujours responsables de 2653 décès au Canada
Il n’existe aucune limite sécuritaire de consommation de gras. Ils sont néfastes pour la santé et fortement associés au risque de maladies cardiovasculaires. Pour chaque diminution de 2 % des calories provenant des gras trans (alors remplacés par des gras de meilleure qualité), le risque de maladies cardiovasculaires diminue de 21 % à 24 %.
Certaines municipalités pressent également le gouvernement d’agir. «Depuis plusieurs années, nous demandons au gouvernement de retirer l’usage des gras trans industriels dans les restaurants. Comme élus municipaux, nous avons à cœur la santé de nos citoyens et souhaitons que ceux-ci puissent avoir accès à une offre alimentaire saine»,
Marvin Rotrand, conseiller municipal de Snowdon
Motion demandant au gouvernement du Canada d’intervenir rapidement pour éliminer les gras trans
Attendu que les arrondissements Lasalle, Le Plateau-Mont-Royal, Saint-Léonard et Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce ont récemment adopté une motion demandant une intervention rapide du gouvernement du Canada afin d’éliminer les gras trans des aliments;
Attendu que l’Association pour la santé publique (ASPQ) a récemment lancé une campagne demandant au gouvernement fédéral d’interdire les gras trans industriels dans les produits alimentaires et invite ses partenaires à travers le Québec, y compris les municipalités, à soutenir cette initiative;
Attendu que les diététistes du Canada ont publiquement appuyé cette démarche visant à retirer les gras trans des aliments transformés et de ceux offerts dans les restaurants;
Attendu que les recherches cliniques ont déterminé que la consommation de gras trans augmente considérablement le risque de maladie cardiaque et le diabète et que, selon les autorités de santé publique, la consommation de gras trans est responsable de milliers de décès prématurés chaque année à travers le Canada;
Attendu que Santé Canada exige que le contenu en gras trans des aliments soit divulgué sur les étiquettes nutritionnelles, et que cette exigence a mené de nombreux consommateurs à opter pour des choix plus sains et a convaincu des chaînes de restauration rapide et des fabricants de produits alimentaires à substituer des ingrédients sains aux gras trans;
Attendu que le précédent gouvernement fédéral a rejeté les demandes des professionnels de la santé d’interdire les gras trans non naturels et a plutôt demandé à l’industrie alimentaire et de la restauration rapide de réduire volontairement la teneur en gras trans de leurs aliments;
Attendu que les huiles partiellement hydrogénées se retrouvent encore fréquemment dans les biscuits, pâtisseries, glaçages, certaines margarines, maïs soufflé à cuisson au micro-ondes, préparation pour crêpes, craquelins, crèmes à café et autres produits;
Attendu que malgré une plus grande sensibilisation des consommateurs, l’approche volontaire n’a pas permis d’éliminer complètement les problèmes de santé associés à la consommation de gras trans;
Attendu qu’aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) a déterminé que la consommation de gras trans, peu importe le niveau, n’est pas reconnue comme prudente et a décrété, en juin dernier, une période de transition de trois ans à la suite de laquelle les gras trans doivent être éliminés complètement de tous les produits offerts aux consommateurs;
Attendu que la lettre de mandat présentée par le premier ministre à la ministre de la Santé encourage notamment le ministère à mettre en place des règlements similaires à ceux des États-Unis pour éliminer les gras trans;
Il est proposé par Marvin Rotrand et appuyé par Manon Barbe, Érika Duchesne, Lorraine Pagé, Claude Dauphin et Dominic Perri
Que le conseil municipal soutienne les initiatives pour l’élimination des gras trans et encourage Santé Canada à émettre rapidement des règlements qui mèneront ultimement à l’élimination complète des gras trans des produits alimentaires canadiens.