Pour l’année débutant le premier avril 2016 et se terminant le 31 mars 2017, le gouvernement du Québec prévoit dépenser 102,6 milliards de dollars dont 38,4 milliards pour la santé et les services sociaux, 21,6 milliards pour l’éducation et la culture, 12,5 milliards dans l’économie et 9,5 milliards en soutien aux personnes et aux familles. La croissance des dépenses passera de 1,7 % en 2015/2016 à 2,7 % en 2016/2017.
La santé
Avec un budget de près de 40% des ressources gouvernementales, la santé et les services sociaux représente la plus important défi compte tenu du vieillissement de la population.
L’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) est très déçue de ce budget qui dit-elle laisse présager de nouvelles coupures dans les services aux aînés alors que pour couvrir l’augmentation des coûts du système, la croissance des dépenses devrait être de plus de 4 %.
L’AQDR souligne l’absence de sommes dédiées aux centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) ainsi qu’aux ressources intermédiaires : «Qu’il s’agisse du personnel ou des infrastructures, il est évident que l’offre de services est insuffisante pour répondre au vieillissement de la population, notamment pour les plus vulnérables».
Le Regroupement provincial des comités des usagers (RPCU), réagit aussi avec déception au budget 2016-2017.
«Clairement, ce budget n’est pas celui des usagers du réseau de la santé et des services sociaux. En effet, les employés et les professionnels du réseau toucheront cinq fois plus que la faible augmentation consentie en services à la population, soit 454 millions de dollars par comparaison à 88 millions de dollars. L’investissement en santé et services sociaux est donc majoritairement dirigé vers le réseau lui-même, pas vers la population et les usagers».
Le gouvernement a annoncé des crédits additionnels de seulement 88 millions de dollars par année pour augmenter les services à la population dans le réseau de la santé et des services sociaux. Ces sommes serviront essentiellement au soutien à domicile, aux personnes présentant un trouble du spectre de l’autisme et à la prévention. Or, le Plan annuel de gestion des dépenses du portefeuille de la Santé et des Services sociaux montre qu’une hausse de 317 millions de dollars est prévue pour la rémunération des employés du réseau et une hausse de 137 millions de dollars est prévue pour la rémunération des professionnels de la santé, pour un total de 454 millions de dollars.
L’éducation
Le budget prévoit 1,2 milliards additionnels sur trois ans dont 500 millions pour accroître la réussite scolaire et 700 millions en infrastructures.
Depuis le 22 avril 2015, une contribution additionnelle pour la garde d’enfants est applicable. Ainsi le tarif quotidien minimal de 7.30$ (7,55 $ en 2016 et 7.80$ en 2017) grimpe en fonction du revenu jusqu’à 20,70$ par enfant pour 2016 et 21,10$ en 2017. Les parents ne payant que le tarif minimal pour un 3e ou 4e enfant.
Voilà que le dernier budget réduit les coûts pour un 2e enfant. Le tarif de 20,70$ sera finalement de 14,13$ en 2016 et celui de 21,10$ sera de 14,45$ en 2017.
Pourquoi faire simple?
La Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE) accueille favorablement le budget. «Ce budget nous laisse croire que le gouvernement fait de l’éducation une priorité », déclare la présidente Lorraine Normand-Charbonneau. Elle ajoute toutefois qu’on ne doit pas en rester là. Les compressions de plus d’un milliard de dollars des dernières années ont engendré de réelles conséquences dans nos milieux.
L’immigration
Trois énoncés marquent le 3e budget Leitao :
1- Favoriser l’intégration des immigrants par une meilleure coopération avec Ottawa
2- Favoriser la rétention des étudiants étrangers: après leurs études au Québec, seulement le quart des étudiants étrangers souhaitent s’y installer. Pou favorise leur rétention et favoriser l’entreprenariat, le budget prévoit 2 millions $ pour soutenir deux projets. Le premier projet, de Montréal International vise la rétention et le second EntrePrism de HEC vise l’entreprenariat.
3- Enfin pour encourager l’apprentissage du français chez les nouveaux immigrants, des crédits supplémentaires de 4 millions seront octroyés au Ministère de l’immigration
Le logement
Québec prévoit investir 128 millions $ dans la construction de 1500 nouveaux logements sociaux mais seulement a compter de 2020/2021 dans le cadre du programme AccèsLogis. De plus Québec accordera du programme Supplément au loyer à 1200 ménages par année pour un coût total de 9 millions $.
L’Association des groupes de ressources techniques du Québec (AGRTQ) dénonce la décision pour une seconde année consécutive de couper de 50 % le programme AccèsLogis, réduisant de 3 000 à 1500 le nombre de logements financés, le gouvernement diminue de moitié le total des nouvelles sommes dédiées à la construction de logement et à l’aide au loyer. En effet, dit l’Association, l’aide pour ces deux volets représentait 249 millions $ dans le budget 2015, comparativement à 128 millions $ dans le présent budget.
Le budget 2016 prévoit par ailleurs instaurer RénoVert, un crédit d’impôts visant à encourager les propriétaires résidentiels à entreprendre des travaux d’isolation ou d’étanchéité, de chauffage/climatisation/ventilation ou visant la qualité de l’eau et du sol. Ce crédit couvre 20% des couts des travaux jusquà concurrence de 10 000$. Le programme prendra fin le 31 mars 2017.