La petite église centenaire Saint-Columba a été sauvée du pic des démolisseurs par un groupe de résidents voisins, convaincus, déterminés, pugnaces.
Le registre référendaire ouvert jeudi dernier 17 mars a obtenu 225 signatures, plus que les 166 requises. Ce registre sera déposé au prochain conseil d’arrondissement le 4 avril. Les élus décideront (en mai probablement) de la suite qu’ils comptent donner : déclencher un référendum ou mettre fin au projet de démolition de l’église et son remplacement par sept unités d’habitations.
En entrevue au réseau Global News, le maire Russell Copeman déclarait qu’il recommanderait à ses collègues de retirer le projet. Il se disait également déçu qu’au bout du compte, la communauté est perdante car l’église restera vide et abandonnée encore longtemps.
Voilà qui témoigne du fossé qui sépare le maire des citoyens.
Russell Copeman est en effet convaincu de la justesse du projet: une ancienne petite église désacralisée et un site à l’abandon, un projet de revitalisation de qualité, un comité mixte qui acquiesce et surtout que son administration ait suivi un processus légal, démocratique et transparent.
De leur coté, les citoyens opposés sont aussi convaincus : la petite église centenaire bien que désertée, désacralisée, fait partie de l’histoire et du patrimoine de Notre-Dame-de-Grâce et qu’il faut la préserver. Ils souhaitent la voir rénovée, garder une vocation communautaire ou à défaut permettre la construction de quelques condos à l’intérieur. Ils reprochent à l’administration de transgresser ses règles et d’être trop permissive envers des promoteurs.
Ce fossé ressemble à bien des égards à celui qui a opposé Russell Copeman aux citoyens du Village Vendôme qui s’est terminé aussi par un retrait du projet : des citoyens inquiets, frustrés puis irrités de faire face à un maire simple gestionnaire, là ils s’attendent à rencontrer un maire qui écoute et défende ses citoyens. Un maire plus visionnaire. Il ne semble d’ailleurs pas avoir tenté d’établir un consensus acceptable à tous.
Ces citoyens frustrés sont-ils assez nombreux pour lui refuser un second mandat ?
En attendant, leur nombre s’additionne.
Victor Afriat
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