Mardi soir au conseil d’arrondissement, 9 des 24 personnes inscrites à la période de questions avaient pour sujet la nouvelle règlementation municipale sur les chiens. Cinq d’entre elles n’ont pu cependant prendre la parole par manque de temps.
Rappelons que l’administration Coderre met de l’avant un projet de règlement prévu pour le 26 septembre qui encadrera les chiens dangereux et bannira les pitbulls. Les propriétaires d’un pitbull devront entre autre demander un permis spécial d’ici le 31 décembre. Pour l’obtenir ils devront avoir acquis leur chien avant l’entrée en vigueur du règlement et démontrer un casier judiciaire vierge. Ils devront également démontrer des preuves de stérilisation, de micropuçage et d’immunisation contre la rage de leur chien.
La Société pour la prévention contre la cruauté envers les animaux (SPCA) s’oppose à ce projet. Sa directrice Alanna Devine déplore que l’interdiction des pitbulls mène à l’euthanasie de plusieurs centaines voire de plusieurs milliers de chiens qui ne sont pas agressifs.
Les élus de Projet-Montréal s’opposent également à ce projet car il n’est pas démontré que son application améliorera la sécurité des montréalais. Selon eux, on va remplacer un règlement inappliqué par un règlement inapplicable. En effet la règlementation actuelle exige que tous les propriétaires de chiens détiennent un permis. Or selon Magda Popeanu, moins de 20 % des propriétaires se sont conformé à cette règle.
Le maire de l’arrondissement, Russell Copeman a, en réponse à une question d’Anouk Laurent exprimé son appui au bannissement des chiens pittbull. Sans être expert en la matière, il s’appuie dit-il sur l’étude et l’analyse de rapports dont celui du Comité de travail sur l’encadrement des chiens dangereux qui sans prôner le bannissement, souligne cependant son caractère dangereux.
Son collègue Marvin Rotrand ne partage pas son point de vue. Pour lui le bannissement est une solution simple à un problème complexe. Il penche plutôt vers l’idée de Calgary qui se base non sur le type de chiens mais sur le comportement des animaux et de leurs propriétaires.
Magda Popeanu ainsi que son collègue Peter McQueen, partagent ce point de vue et se disent inquiets de son application. Cette responsabilité reviendra dit-elle aux arrondissements sans qu’ils en reçoivent les budgets (entre autre pour des inspecteurs).
Anna Barsyan soulève à son tour les coûts élevés que représentent le permis, la stérilisation, le micropuçage, l’immunisation pour des propriétaires à faible revenu et sans-abris et demande ce que l’administration municipale compte faire. Rien n’a été prévu pour l’instant mais Russell Copeman en prend note et discutera de ce problème avec ses collègues du conseil municipal.
Lionel Perez qui appuie également ce projet de règlement s’insurge contre sa présentation manichéenne par les média. D’un coté l’option Calgary de l’autre l’option ontarienne qui prône le bannissement. Or dit-il plusieurs des éléments de Calgary ont été retenus. Montréal adopte une position nuancée.
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