Ce film raconte une histoire d’amour à laquelle se superpose une enquête internationale puis un dérapage médiatique et sociologique sans précédent.
Amina Arraf, jeune américano-syrienne, entame une relation érotique en ligne avec Sandra Bagaria, jeune professionnelle montréalaise, avant d’initier un blogue au nom provocateur de A Gay Girl in Damascus (Une fille gaie à Damas). Alors que la révolution syrienne se met en place, le succès du blogue est fulgurant. Mais c’est le kidnapping d’Amina qui déclenche une mobilisation internationale pour la faire libérer. Tel un polar impliquant les services secrets et les grands médias du monde, le film nous conduit de San Francisco à Istanbul, de Washington à Tel Aviv, en passant par Beyrouth, à la rencontre des personnes qui ont joué un rôle clé dans cette histoire technologiquement unique à notre époque, celle des relations et de l’information virtuelles.
En fait, Amina Abdallah Arraf al Omari fut un personnage fictif, protagoniste d’un canular, créé et interprété par un citoyen américain, Tom MacMaster. Son identité représentait une jeune femme bloggeuse d’origine américano-syrienne, se présentant comme lesbienne et luttant pour la liberté politique et civile en Syrie. Lors des manifestations syriennes de 2011, un message, soi-disant envoyé par le cousin d’Amina explique que cette dernière aurait été enlevée le 6 juin 2011; cette histoire prend alors une forte ampleur au sein de la communauté LGBT et est très largement et internationalement médiatisée. Lors d’une entrevue à CNN, MacMaster expliquait, sous le profil d’Amina, que son personnage avait confiance en un changement politique pour les homosexuels
Jelena Lečić, une expatriée croate résidant au Royaume-Uni, clama que les photos censées représenter Arraf al Omari lui appartenaient, forçant The Guardian à effacer et remplacer les photos des précédents articles du journal. . Lečić, travaillant auparavant en tant qu’administratrice au Royal College of Physicians de Londres, avait été mise au courant de cette histoire par une connaissance, et apparue dans l’émission de la BBC, Newsnight pour clarifier qu’elle n’était en rien impliquée dans la révolution syrienne et que ses photos avaient été utilisées à son insu.
vendredi 21 octobre , 14 h 00 / Maison de la culture de Côte-des-Neiges
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