lundi 17 septembre 2018
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Immigration = pauvreté

La pauvreté gangrène le quartier Côte-des-Neiges. 33 000 personnes vivent sous le seuil de faible revenu soit 35 % de sa population |1|. Ce chiffre diffère cependant de celui présenté par la Corporation de développement communautaire (CDC) de Côte-des-Neiges qui indique 44% des 98 000 résidents |2|.

Comme c’est le quartier de Montréal avec le plus grand nombre de personnes issues des minorités visibles (41 430), celui qui accueille le plus grand nombre d’immigrants récents (17 205) et celui qui abrite conséquement le plus grand nombre de personnes n’ayant pas encore la citoyenneté canadienne (26 875), il est hélas facile d’établir l’équation immigration = pauvreté.

Dans Notre-Dame-de-Grâce, la pauvreté touche 18 000 personnes soit 27% de sa population.

En comparaison , 8,8% de la population canadienne vivaient en 2014 dans la pauvreté selon le ministère canadien du développement social (13,8% selon Statistiques Canada de 2011) et le Québec se classerait, toujours selon Statistiques Canada, en dessous de la moyenne canadienne.

Or, cette situation perdure depuis des décennies car ses élus à Ottawa, à Québec ou à Montréal n’ont jamais (exception faite de Magda Popeanu) considéré le drame de la pauvreté comme l’absolue priorité. Certes, des initiatives existent. Mais elle relèvent plutôt de la gestion de la pauvreté |3| que de son éradication.

Les raisons en sont multiples : la complexité du problème, la nécessité d’une action commune des trois paliers de gouvernement qui doivent investir massivement dans l’intégration linguistique et sociale des immigrants, l’éducation, l’emploi, le logement.

D’autres raisons sont plus insidieuses : le gouvernement fédéral ou provincial ne pourrait se permettre un taux de pauvreté de 25, 35 ou 45 % sans un impact majeur sur ses revenus fiscaux (basés sur les revenus des gens). La fiscalité municipale est basée sur les édifices. Une fraction importante de la population peut être pauvre, cela ne diminue pas les revenus fonciers de la ville. Cela a pour effet de contraindre cette population à consacrer 50, 60 ou 80% de ses revenus au logement. C’est le cas de Côte-des-Neiges.

Quand en plus cette population ignore ses droits, est silencieuse, et n’a pas droit de vote, elle ne représente aucune menace à la carrière politique des élus.

Victor Afriat

|1| Source : sommaire décisionnel en date du 11 janvier 2017 et présenté en conseil d’arrondissement du 13 février (résolution 20.05).
|2| Recensement de 2011 de Statistiques Canada
|3| la plus récente initiative est l’attribution d’un contrat de services accordé par le conseil d’arrondissement du 13 février 2017 à la CDC pour la coordination d’une table ronde sur la réduction de la pauvreté.

Photo : MultiCaf

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