Des groupes communautaires de Côte-des-Neiges ont dévoilé les résultats de leur étude sur le développement du Triangle qui révèle que les résidents du secteur Mountain Sights sont écartés de ce développement.
Selon le document, ce secteur de 570 ménages, dont la majorité habitait les logements sur la rue Mountain Sights, a vu l’arrivée de plus que 2700 unités de logements privés (construits et en développement) dont une majorité de condominiums entre 2008 et 2017. Un changement à cette échelle implique nécessairement une transformation de quartier, d’autant plus lorsqu’on considère qu’en 2006, 57 % de la population de Mountain Sights vivait sous le seuil de faible revenu.
Un des principaux constats de l’étude : très peu de logement social a été construit avec seulement 209 unités dont une majorité située hors-site.
Selon Sheetal Pathak, organisatrice communautaire au Projet Genèse, la consultation de l’Office de consultation de Montréal (OCPM) a été ignorée par la Ville. «À l’époque, les résidents du secteur se sont mobilisés pour faire entendre leurs besoins, et ont proposé un plan de développement alternatif à l’arrondissement. Dans son rapport en 2009, l’OCPM avait retenu presque toutes les recommandations des groupes communautaires. Mais lorsqu’on analyse le développement qui a eu lieu, on se rend compte que ces recommandations ont été largement ignorées par la Ville.»
Au contraire dit-elle, le développement qui a eu lieu semble viser une population autre que celle de Côte-des-Neiges ou de Mountain Sights. Selon l’analyse des 2231 logements déjà construits, pour avoir accès à un 4½ dans les projets de condos, de condos abordables ou même dans les nouveaux logements locatifs, un ménage aurait besoin d’un revenu annuel de plus de 48 000 $. Pourtant, en 2006, 83 % des ménages de Mountain Sights avaient un revenu inférieur à 50 000 $/année.
L’étude conclue également que, alors que la livraison des logements sociaux tarde ou que des projets sont retirés, les prix des terrains augmentent, engendrent des possibles augmentations de loyers, et rendent difficile la viabilité des projets de logements sociaux. En fait, la valeur foncière des immeubles sur Mountain Sights a augmenté de 144 % en moyenne entre 2009 et 2017.
Plusieurs autres enjeux ont aussi été soulevés, notamment en matière du transport en commun, la sécurité piétonnière, le stationnement, les espaces verts et les services de proximité. L’analyse révèle que les éléments du développement qui pourraient être tangiblement bénéfiques traînent. Malgré de légères améliorations, les déplacements, déjà difficiles, demeurent des enjeux de taille, notamment la circulation piétonnière. Le stationnement et l’accès au transport en commun ne se sont toujours pas améliorés dans les huit dernières années.
L’étude du développement du triangle a eu un réel impact sur les logements dans ce quartier. Aussi, pour ma part, il faudrait effectuer quelques révisions afin d’équilibrer le nombre des résidences préexistantes et celles qui sont à venir.