J’aimerai paraphraser un vieil adage: on peut ignorer quelqu’un longtemps. On peut ignorer plusieurs quelque temps, mais on ne peut ignorer tout le monde, tout le temps.
C’est précisément ce qui arrive à Russell Copeman, maire de l’arrondissement CDN-NDG, élu en novembre 2013 et défait quatre ans plus tard.
Au cours de ces années, le maire sortant a ignoré les besoins d’une fraction importante de la population de Côte-des-Neiges, la plus démunie. Malgré les demandes sans cesse répétées d’organismes communautaires, malgré les critiques fréquentes, parfois virulentes mais toujours justifiées de Magda Popeanu, il lui aura fallu attendre plus de trois ans pour que son administration prenne de timides mesures de lutte à l’insalubrité des logements ou de lutte à la pauvreté (250 000$ pour des mesures d’urgence alors que l’arrondissement amassait des surplus annuels de quelques millions $). Il a été maintes fois dénoncé pour son laxime envers des propriétaires prédateurs et son manque d’engagement à développer du logement social.
Il n’écoutait pas plus les citoyens de NDG : rappelez-vous la frustration des riverains de l’église Saint-Columba menacée de démolition, de ceux de la Place Vendôme outrés par le projet Provigo, et ceux excédés par l’ampleur des festivals de la rue Monkland.
Dans tous les cas, Russell Copeman s’abritait derrière le bon déroulement de processus administratifs. Cela lui permettait de masquer son absence de leadership et masquer sa soumission envers l’administration centrale, car le maire, élu en novembre 2013 dans l’opposition sous la bannière de Coalition Marcel-Coté avait aussitôt obtenu un poste au comité exécutif.
Pourtant, Russell Copeman fut un bon gestionnaire. Rigoureux, studieux, discipliné, il connaissait bien ses dossiers. Il avait les qualités d’un grand commis, non celles d’un leader.
Le taux de participation.
Dans sa campagne publicitaire, le directeur des élections nous demandait d’être plus nombreux à voter: Imaginez disait-il si les municipalités ne faisaient leur travail qu’à moitié. Or c’est précisément ce qu’elles font. En ne communiquant ni régulièrement ni adéquatement avec leurs citoyens durant quatre ans, elles les incitent à détourner leurs regards vers ailleurs. Quand vient le temps des élections, les regards sont tournés ailleurs. C’est probablement pourquoi le taux de participation qui se situait autour de 50% en 2013, n’était plus que de 40% le 5 novembre.
Communiquer adéquatement signifie d’abord consulter et écouter puis dialoguer et informer.
Victor Afriat