Par Samir Ben
Les électeurs d’Outremont ont porté Philipe Tomlinson de Projet Montréal à la tête de la mairie d’arrondissement avec 47.50% des voix exprimées.
Ce résident du plus petit arrondissement de Montréal (23 000 habitants pour 3.9 km2) a devancé Marie Potvin, sa concurrente immédiate d’Équipe Coderre, de 1 397 voix. A titre de comparaison, la mairesse sortante Marie Cinq-Mars, qui avait annoncé son retrait de la vie politique avait obtenu une majorité de 390 voix en 2013.
«Il y a plusieurs facteurs qui ont joué dans notre victoire dont deux déterminants. Il y a certes le fait qu’Outremont était bien saisie de l’attrait de Valérie Plante. Mais localement, l’ensemble de notre équipe qui s’est présenté est formée de gens qui sont bien connus à Outremont. Ils sont impliqués de différentes façons dans la vie des Outrementois que ce soit dans les organismes communautaires, les garderies, les écoles ou autres», explique aux Actualités ce diplômé en gestion et développement durable des HEC Montréal.
«Même en 2013, Outremont n’avait pas voté pour Équipe Coderre. Il y avait une base solide pour Projet Montréal. Nous avons travaillé très fort depuis la dernière élection pour la consolider et obtenir ce résultat », note-t-il.
Outre la mairie, Projet Montréal a remporté trois des quatre postes de conseiller d’arrondissement dans les districts de Claude-Ryan, Joseph-Beaubien et Jeanne-Sauvé. Le quatrième, Robert Bourassa, est revenu à Équipe Coderre.
La troisième fois aura donc été la bonne pour Philipe Tomlinson. En 2013, il a été à 11 voix de remporter le district Joseph Beaubien. Il récidive en 2015 lors d’une élection partielle dans le district de Robert-Bourassa mais sans succès.
«Tout mon parcours depuis quatre ans est planifié pour devenir maire. En 2013, quand je me suis présenté je voulais vivre une campagne électorale en tant que candidat, chose que je n’avais jamais faite avant. Toute ma carrière, j’ai côtoyé la politique, mon domaine d’affaire ce sont les affaires publiques. J’ai été attaché politique, lobbyiste. J’ai fait beaucoup de bénévolat pour différentes campagnes», explique Philipe Tomlinson.
Un reproche à l’équipe sortante ? «C’est difficile de l’appeler équipe. Il y avait cinq élus de différents backgrounds politiques. Je ne reproche rien à la mairesse Marie Cinq-Mars mais à l’ensemble du Conseil. Ca a été très dysfonctionnel parce qu’il n’y avait pas d’équipe », dit Philipe Tomlinson.
Quand on lui rappelle que le Conseil d’arrondissement d’Outremont faisait les choux gras des émissions satiriques au Québec, il dit qu’en plus de cette réputation et au-delà de cette mauvaise notoriété «les dossiers n’avançaient pas. Il n’y avait pas d’orientation. Aucune vision pour l’arrondissement. C’est-ce qui a manqué à Outremont.»
Le premier enjeu auquel il s’attaquera dès sa prise de fonction sera le budget de son arrondissement.
«Valerie Plante a prévu de revoir la réforme du financement des arrondissement qui avait été mise en place par le maire sortant en 2015. Ca a coûté 20% du budget d’Outremont. On a dû se serrer la ceinture et faire des choix extrêmement difficiles. Ca nous prive de 400 000 $ par année pendant 10 ans. C’est beaucoup pour un petit arrondissement comme le nôtre », explique-t-il.
«Je souhaite ardemment revoir cette réforme là pour voir si on peut récupérer une partie ou toute cette somme là. Ceci permettra de dynamiser les services affectés avec cette réforme », ajoute ce père de deux enfants en bas âge qui veut «remettre les familles au cœur des décisions politiques d’Outremont. »
«Outremont a la réputation d’être l’endroit idéal pour élever sa famille mais cela fait 15 ans qu’il n’y a pas de politique familiale qui vient appuyer cette réputation», dit le maire élu qui vit à Outremont depuis une douzaine d’années.
« Mes attaches avec Outremont sont beaucoup plus profondes. Ma femme a passé une grande partie de sa vie à Outremont. Elle est venue à Outremont jeune. Outremont va être le quartier de prédilection (école, garderie….) pour ma fille de 5 ans et mon petit garçon de deux ans et demi », explique le père de 47 ans.
Il promet de se consacrer à plein temps à son arrondissement. « Si on me propose de siéger dans des commissions ou des comités dans la ville centre, je choisirais ceux qui peuvent être utiles à Outremont » soutient l’élu de l’arrondissement qui a enregistré le plus haut taux de participation à Montréal soit 58.29%.