Ça se ressent. Ça se voit. Un coup d’oeil suffit pour noter l’exil des conseillers Rotrand et Perez en bout de table, encadrant les élus du parti de la majorité. Les sourires, naguère rares en provenance du détenteur du siège de la mairie, fusent désormais. Toutefois, on sent un malaise.
Dans de courtes remarques et questions, les conseillers Perez et Rotrand, plus puissants avant les élections de novembre, laissent entendre que tout ne tourne pas rond. En effet, ils s’enquièrent des règles. Mais en vain.
Malgré sa fadeur reprochée, l’ex-maire Copeman était un parlementaire accompli et l’on ne serait pas surpris d’apprendre qu’il conserve encore une version abrégée du Robert’s Rules of Order sur sa table de chevet. Néanmoins, sa connaissance et son respect, non seulement des règles d’assemblée en tant que telles mais aussi d’autres règles convenues parmi les élus, garantissaient à chacun l’assurance réconfortante que leur voix serait entendue à un moment et d’une manière prévisibles.
Bien sûr, le conseil d’arrondissement précédent était un montage hétéroclite d’élus. Pour atteindre le consensus, il fallait y travailler. Détenir la majorité sur le conseil d’arrondissement aurait-il inoculé les élus de Projet Montréal contre ce thème imposé?
Line Bonneau