Par Samir Ben
Les élèves de deux écoles secondaires de l’arrondissement CDN-NDG (Villa Maria et l’Académie Hébraïque) bénéficieront d’une formation qui leur permettra de détecter les fausses nouvelles qui prolifèrent sur internet et les réseaux sociaux.
Préparée par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), cette formation est destinée «aux étudiants du 2ème cycle du secondaires qui ont entre 14 et 17 ans. Elle sert à les aider à voir le vrai du faux dans les informations qui circulent à grande vitesse dans les réseaux sociaux sur internet», explique Line Pagé, responsable du projet, rencontrée jeudi au lancement de ce dernier.
La formation intitulée 30 SECondes avant d’y croire (le S pour Source, le E pour Esprit critique et le C pour Comprendre le but du message) consiste en cours d’une heure sous forme de présentation PowerPoint et échange avec les étudiants. Elle a été conçue avec Eve Beaudin, journaliste au Détecteur de rumeurs de l’agence Science presse et Jeff Yates journaliste à Radio Canada et qui s’est fait connaitre au journal Métro avec son «Inspecteur viral» où il débusquait les fausses nouvelles publiées sur internet.
Le concept de Fake News ou Fausses Nouvelles a été popularisé par le Président américain Donald Trump qui l’utilise pour dénoncer les médias qui le critiquent. Cette utilisation quasi-quotidienne par le locataire de la Maison Blanche a poussé le dictionnaire Collins à choisir «Fake News» comme l’expression de l’année 2017.
«Lors de la campagne électorale américaine la fausse nouvelle qui a le plus circulé est celle qui affirmait que le Pape François avait donné son appui à Trump. Une autre affirmait que manger 12 bananes par jour pouvait faire maigrir. Ca peut être très dommageable pour la santé des jeunes d’où l’intérêt de cette initiative», ajoute Line Pagé qui est l’ex-directrice de l’information d’Ici Première à Montréal et chargée de cours en journalisme à l’Université de Montréal.
Les concepteurs de cette formation visent les jeunes qui ne vont pas nécessairement sur les médias traditionnels qui sont dotés d’outils de vérification. Ils sont sur Snapchat, Facebook, et Twitter où la vérification de fait n’existe pas a priori.
«C’est important de les aider à développer un esprit critique dès le jeune âge. Qu’ils comprennent qu’il ne faut pas croire tout ce qu’on voit ou on lit», explique Line Pagé.
«On veut dire aux jeunes qu’ils doivent prendre un moment avant de croire, d’aimer ou de partager une information qu’ils voient sur les réseaux sociaux», renchérit Eve Beaudin.
Ce projet a bénéficié d’une subvention de 19 000 dollars du ministère de l’éducation du Québec. Cette somme a servi a servi au développement des outils pédagogiques.
« Près de 45 écoles se sont inscrites. Une vingtaine d’entre elles sont situées à Montréal. Les autres sont réparties entre l’Estrie et la Montérégie. Nous espérons la porter à toutes les régions du Québec.», ajoute Line Pagé.
Au-delà de ce projet, Line Pagé ne serait pas contre l’idée d’introduire dans le cursus scolaire québécois des cours de formation aux médias comme ca se fait dans certains autres pays en Europe.
Les enseignants qui veulent accueillir cette formation dans leur classe peuvent le faire sur le site internet http://30secondes.org/.
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