(Pour ceux qui me lisent d’un œil distrait, je répète : ASSEZ, C’EST ASSEZ!)
Le ministère de la santé exagère, les hôpitaux exagèrent, les professionnels de la santé exagèrent, même certains bénévoles exagèrent, trop contents d’être investis d’une parcelle de pouvoir de la nouvelle religion qu’est devenu notre santé, comme le faisaient jadis les plus petits abbés, jusqu’aux sorciers et chamanes autochtones au dépends des populations superstitieuses. ce qui, vous en conviendrez, peut engendrer bien des abus… N’est-ce pas?
Aujourd’hui, pour ces nouveaux papes de la nouvelle religion : faire attendre les patients n’est pas l’exception. Pouvez-vous vous souvenir de la dernière fois qu’un médecin vous a reçu à l’heure de votre rendez-vous? Écrivez-le moi pour me donner le nom de votre praticien!
On nous a appris que l’exactitude est la politesse des rois. Mais il semble que ça ne soit pas au programme de nos facultés de médecine!
À jeun depuis hier soir, je me suis levé ce matin pour prendre ma douche et le transport adapté qui vient me ramasser une heure avant mon rendez-vous. J’attends. Il me dépose à l’hosto en 15 minutes. Attente.
La secrétaire du médecin me passe au poignet le précieux bracelet qui, selon mon humble avis, devrait être réservé aux patients susceptibles de perdre connaissance! Je commence mon attente dans la salle du même nom. L’heure de l’intervention passe. Un autre retard de 45 minutes… et ma fringale, ont raison de ma patience. La même secrétaire me fait signer électroniquement une décharge de responsabilité. C’est pour pouvoir disposer de mes cendres, je suppose? Je dois donc signer : tu veux qu’on te soigne ou pas? Pourtant mon père m’a bien appris de ne jamais rien signer le même jour, et surtout, de m’abstenir avant d’avoir pris connaissance des faits.
Je signe. Pauvre otage d’un système qui a assuré à ses membres des revenus identiques à ceux des médecins de l’Ontario où la vie est bien plus chère qu’ici, des arrérages princiers… mais avec de tels quotas de production qu’ils sont pratiquement dans l’impossibilité de recevoir leurs patients à l’heure !
Dans cette salle d’attente, la tête des autres patients abattus par la canicule, les yeux fermés par la résignation dans ce purgatoire, et une défectuosité électrique qui faisait clignoter l’éclairage comme dans une discothèque, (autre facteur de stress, s’il en faut!) achève de me faire penser à un film d’horreur de Bunuel.
15 minutes plus tard, je m’en vais voir l’Ombudsman de l’hôpital et j’explique ma frustration devant ces retards systématiques : Si j’étais pris en charge rapidement, disons avec une petite marge de retard, et compte tenu que la visite est souvent très vite expédiée, et si je payais un tarif de stationnement raisonnable, nous autres patients seraient moins frustrés, moins stressés, moins exaspérés, et notre santé irait mieux pour le plus grand plaisir des ayatollahs qui dirigent leur ministère comme notre voisin du Sud veut diriger sa politique étrangère.
Aussi, je lance le message suivant a mon médecin de famille et aux autres médecins d’infamie : A.C, 7.A.C.!!!
À l’avenir, si l’attente dure plus de trente minutes après l’heure initiale du rendez-vous, désolé docteur vous ne me trouverez plus dans la salle d’attente. Si vous êtes d’accord, photocopiez ce texte et laissez le à son intention. Ce sera notre me too!
Entretemps, l’hôpital aura récolté 25 dollars de stationnement, plus une douzaine d’autres à la cafétéria pour calmer ma fringale et quelques journaux pour tuer le temps à coup de Sudoku, puis j’irai fréquenter des gens qui sont à l’heure ou, au moins, ont la correction de s’excuser de leur retard quand ils en ont un, o c c a s i o n n e l l e m e n t !!!
Alberto DelBurgo
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