Comment faire sortir le vote, version partis politiques
Article mis en ligne le jeudi 20 novembre 2008 L’adage propre aux élections « il faut faire sortir le vote » n’a jamais aussi été vrai qu’à cette élection-ci alors qu’un désintérêt majeur chez les électeurs se fait ressentir. Plusieurs partis reconnaissent d’ailleurs qu’ils devront redoubler d’efforts afin de solliciter une participation massive des citoyens. Des représentants de partis œuvrant dans les circonscriptions couvertes par Les Actualités ontbien voulu partager quelques stratégies qu’ils utiliseront dans le but d’inciter les gens à se rendre aux urnes.
Le représentant du Parti vert dans Notre-Dame-Grâce, Peter McQueen assure que son équipe et lui consacreront encore plus d’énergie qu’au dernier scrutin général pour faire sortir le vote. L’aspirant député prétend qu’il dispose davantage de ressources pour le faire.
« Nous avons une plus grande équipe de bénévoles, au moins dix fois plus grande. Nous allons évidemment faire du porte-à-porte et des appels téléphoniques. Notre objectif est de visiter un minimum de 3 000 foyers, poursuit M. McQueen. Nous ciblons évidemment notre base de militants. Nous allons aussi rencontrer les gens dans les stations de métro. Nous aurons également plus d’affiches. Nous installerons même des affiches personnalisées à des endroitsstratégiques qui contiendront des informations propres au milieu choisi. »
Pour sa part, Caroline Morgan qui se présente dans Mont-Royal sous la bannière de l’Action démocratique du Québec, admet que ses moyens sont plutôt limités et les obstacles nombreux. Elle soutient qu'il est difficile de faire sortir le vote dans le centre de Montréal.
« Nous sommes dans des fiefs. Certaines personnes ne vont pas voter, car elles sont convaincues que leur voix ne fera pas la différence. Vu mes moyens limités, j’entends profiter de toutes les tribunes qui me seront offertes pour inciter les citoyens à voter. Je vais leur lancer le message suivant : laissez le cadre des médias nationaux qui traitent surtout des bourdes. Orientez-vous vers les médias locaux pour vous faire une meilleure idée. »
Quant à la candidate de Québec solidaire dans Outremont, May Chiu, elle se donne notamment comme objectif d’inciter les immigrants à participer au processus démocratique. « Ces personnes ne votent pas, car elles ne se sentent pas concernées. Moi je tiens à leur parler. Ils ne voteront peut-être pas cette fois-ci, mais au moins la table sera mise pour le futur. Mon prédécesseur dans Outremont avait semé le terrain en 2007, je poursuivrai son travail. Il y a aussi toute notre jeunesse à encourager à voter, commente Mme Chiu. La clé pour favoriser une plus grande participation est de modifier le mode électoral et d’instaurer un mode proportionnel. Ceci voudrait dire que le vote de chacun compterait vraiment. »
De son côté, Jean Renaud, conseiller politique du ministre et député sortant d’Outremont Raymond Bachand, estime que l’effort consacré à faire sortir le vote ne sera pas plus élevé qu’à l’habitude. « Il n’y a pas de grands secrets. Il suffit de faire des appels téléphoniques et de cogner à des portes. Nous disposons d’une équipe imposante pour y parvenir. Évidemment, nous ciblons nos interventions auprès de nos militants libéraux. Nous leur lançons aussi le message de voter même si nos appuis sont nombreux dans la circonscription. Il y a un piège que les gens restent chez eux en pensant que la victoire est acquise. Il ne faut pas penser de cette manière. »
Les Actualités a tenté d’obtenir les commentaires de la part du Parti québécois. Le service des communications de la formation politique a dirigé le journal vers l’organisation péquiste de la circonscription de WestmountSaint-Louis. Cette dernière n’a pas rappelé le journaliste.
[ Denis Bélanger ]