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Article mis en ligne le jeudi 20 novembre 2008 Un récent sondage révélait que sept Québécois sur dix ne désiraient pas d’élections en décembre. Les citoyens de la province sont appelés à voter pour la deuxième fois en moins de trois mois, la sixième depuis 2003. Ces faits risquent-ils de provoquer une grande lassitude auprès des électeurs à tel point qu’ils refuseraient de se déplacer aux urnes le 8 décembre? Le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) a fait ses devoirs pour éviter un tel scénario et espère que le prochain scrutin enregistrera un taux de participation gravitant autour de 80 %.
La principale nouveauté pour cette élection-ci est que les citoyens pourront voter pendant un nombre record de huit jours. Il y a évidemment le vote par anticipation qui se tiendra le 30 novembre et le 1er décembre ainsi que le vote dit ordinaire le 8 décembre. Le DGEQ a donc ajouté cinq journées au calendrier, soit les 28 et 29 novembre ainsi que les 2, 3 et 4 décembre. Lors de ces cinq journées additionnelles, les citoyens pourront voter directement au bureau du directeur de scrutin de leur circonscription, ce qui constitue une première dans l’histoire du processus électoral québécois.
Notons que des représentants du DGEQ installeront des pôles de vote lors du scrutin par anticipation dans les établissements de santé et dans les résidences pour personnes âgées répertoriés dans le registre du gouvernement. Il y aura le vote itinérant pour les résidences d’ainés de plus petite taille et pour les personnes incapables de se déplacer aux urnes. Les gens voulant se prévaloir de ce service devront faire parvenir une demande au plus tard le 24 novembre au directeur de scrutin de leur circonscription. Ces modalités étaient en vigueur à l’élection générale de 2007. Il est nécessaire de rappeler que contrairement aux élections fédérales, les citoyens ne peuvent s’inscrire sur la liste électorale le jour du vote ordinaire. Les gens ont jusqu’au 4 décembre pour s’assurer que leur nom figure sur la liste.
Le DGEQ aimerait bien en faire plus pour favoriser la participation massive des électeurs. L’organisme est d’avis que le taux aurait des chances d’être plus élevé si le vote officiel se tenait un dimanche au lieu d’un jour de travail régulier. « C’est une demande que nous avons faite dans le passé et nous continuerons à proposer cette avenue, explique Denis Dion, porte-parole pour le DGEQ. Le droit de vote est un privilège. Quand nous regardons ailleurs dans le monde où il y a des dictatures, on peut se compter chanceux ici. Il est important de se prévaloir de cet exercice. Nous avons eu de faibles taux par le passé et nous souhaitons que cela change. Il nous est impossible de dire pour l’instant quel électorat au Québec est moins porté à voter. »
D’après le DGEQ, le budget publicitaire est similaire à celui de la dernière élection. L’organisation cible davantage l’Internet. « Il y en avait auparavant, mais maintenant Internet est devenu un incontournable. Il nous permet de rejoindre l’électorat jeune, explique Denis Dion. Toutefois, selon nous, la télévision demeure le médium qui rejoint le plus grand nombre. » Il n’en demeure pas moins que le DGEQ a décidé cette fois-ci de créer sa fenêtre virtuelle sur le lieu de rassemblement de l’heure sur le web, soit Facebook.
Les gens peuvent obtenir des renseignements additionnels en consultant le site Internet du DGEQ à l’adresse suivante : www.electionsquebec.qc.ca ou en téléphonant le centre d’appel au 1-888-353-2846.
Le passé, garant de l’avenir?
L’objectif de 80 % du DGEQ apparait ambitieux considérant que les deux dernières élections générales ont obtenu les deux plus bas taux de participation depuis 1931, soit 70,42 % en 2003 et 71,23 % en 2007.
Le plus haut taux de participation de l’histoire a été obtenu aux élections générales de 1976, soit 85,25 %. Ce scrutin coïncidait avec l’arrivée au pouvoir du Parti québécois mené alors par René Lévesque. L’élection de 1994 est la dernière à avoir enregistré un taux de plus de 80 %. Cette année-là, 81,58 % de Québécois habiletés à voter s’était dirigé aux urnes pour mener au pouvoir le Parti québécois.
C’est toutefois en 1998 qu’un plus grand nombre de citoyens québécois s’est dirigé aux urnes, soit 4 115 163. C’est l’élection générale de 2007 qui vient au deuxième rang à ce chapitre. Au dernier scrutin, 4 010 696 personnes ont voté. Le nombre total d’électeurs inscrits était de 5 630 567, ce qui constituait un sommet dans l’histoire des élections générales du Québec.
Les différentes données ont été recueillies sur le site Internet du DGEQ.
[ Denis Bélanger ]