Circonscription de Mont-Royal
Article mis en ligne le jeudi 4 décembre 2008
Biographies des candidats Pierre Arcand, Parti libéral du Québec
Le député sortant de Mont-Royal a eu son baptême politique au dernier scrutin provincial. Depuis son élection à l’Assemblée nationale, Pierre Arcand a occupé les fonctions d’adjoint parlementaire du ministre Raymond Bachand et plus récemment celles d’adjoint parlementaire à la ministre des Finances et présidente du Conseil du trésor. Rappelons qu’avant la vie publique, M. Arcand a œuvré dans le secteur de la radio. Il a entre autres occupé les fonctions de président de Corus Québec. Mario Bonenfant, Parti vert du Québec
Mario Bonenfant en sera à une première aventure sur la scène politique. Originaire de Champlain et âgé de 47 ans, l’homme demeure dans le secteur de Saint-Laurent. Étant cinéaste de profession, l’aspirant député a réalisé quelques courts métrages. Sur le plan de l’implication communautaire, M. Bonenfant a mis sur pied à Saint-Laurent une érablière urbaine, dont le bon fonctionnement est assuré en collaboration avec un éco-quartier et des écoles. Cette érablière a pour but de donner un sens concret à la nature environnante. Simon-Robert Chartrand, Parti québécois
Simon-Robert Chartrand s’implique au sein du PQ depuis 2004. L’aspirant député âgé de 22 ans a notamment travaillé pour l’équipe de Pauline Marois lors de la course à la chefferie de 2005 et a aussi assumé diverses responsabilités au comité national des jeunes. Originaire de Longueuil, M. Chartrand étudie actuellement à l’Université de Montréal en science politique et travaille à la SAQ. Robbie Mahoud, Québec solidaire
Né en Saskatchewan, Robbie Mahoud est un médecin de famille qui travaille et vit à Côte-des-Neiges depuis plus de douze ans. L’aspirant député de 62 ans endosse l’idéologie socialiste depuis de nombreuses années. Aux élections générales provinciales de 1998, il s’était présenté dans Mont-Royal sous la bannière du parti de la Démocratie socialiste. Il est de plus membre des organisations Médecins canadiens pour l’assurance-maladie et Médecins québécois pour un régime public. Caroline Morgan, Action démocratique du Québec
Caroline Morgan n’en est pas à sa première expérience dans l’arène politique. En 2007, elle a représenté l’ADQ dans WestmountSaint-Louis, circonscription où elle habite. L’aspirante députée âgée de 29 ans milite activement pour le parti depuis 2002. Elle s’est impliquée au sein de la Commission des jeunes de l’ADQ où elle a même occupé les fonctions de directrice des affaires politiques. Sur le plan professionnel, Caroline Morgan exerce le métier de traductrice.
5 questions aux candidats Plusieurs s’inquiètent de l’impact de la crise économique sur le Québec. Que comptez-vous faire pour stimuler la création d’emplois dans votre circonscription?
• Pierre Arcand, Parti libéral du Québec : « Il y a plusieurs demandes de certaines entreprises qui ont été présentées au ministère du Développement économique, lesquelles peuvent générer de l’emploi. Il y aura aussi 41 milliards d’investis pour les infrastructures publiques. Je vais regarder la situation de près et m’assurer que la circonscription obtienne sa part. De façon plus générale, l’ajout de place en garderies créera de l’emploi tout en aidant les familles. Pour l’avenir, nous voulons aussi mettre l’emphase sur l’éducation. Une augmentation du taux de diplomation attirera des entreprises. »
• Mario Bonenfant, Parti vert du Québec : « Pendant la campagne, j’aimerais poser un geste symbolique, soit vendre des produits de l’érable dans le but de promouvoir l’achat local. Je vais vérifier avec le Directeur général des élections du Québec si je peux le faire. De plus, j’endosse entièrement la proposition du parti de donner une nouvelle fiscalité au service de l’écologie en instaurant une taxe sur les publicités encourageant la consommation. »
• Simon-Robert Chartrand, Parti québécois : « Nous proposons entre autres pour la classe moyenne un crédit d’impôt de deux ans. Cela allègera le fardeau des citoyens, qui pourront par la suite faire des investissements dans des secteurs qui leur sont familiers. La création d’emplois passe aussi par l’ajout de places en garderie. Nous devons aussi ouvrir des secteurs qui sont susceptibles d’accueillir de nouveaux emplois. Dans la même optique, il faut encourager l’éducation et l’obtention d’un diplôme de haut niveau. »
• Robbie Mahood, Québec solidaire : « Il est nécessaire pour le gouvernement de réinvestir dans les systèmes de santé et d’éducation. C’est la clé pour créer du travail. Le gouvernement peut aussi se porter à la rescousse de certaines entreprises. Dans ces situations, nous devons sonder l’intérêt du public. Les citoyens ont leur mot à dire avant que le gouvernement ne dépense des fonds publics dans le secteur privé. »
• Caroline Morgan, Action démocratique du Québec : « La création d’emplois passe essentiellement par le pouvoir d’achat, surtout celui des gens de la classe moyenne. En laissant l’argent dans leur poche, les citoyens réinvestiront d’une manière ou d’une autre. Nous proposons des programmes pour aider les familles à protéger leur patrimoine financier, soit les maisons et les REER. Nous proposons entre autres des crédits d’impôt sur les prêts hypothécaires. Nous suggérons aussi des programmes d’aide aux PME, dont un programme qui favorisera le rachat d’entreprise. »
Comment comptez-vous favoriser l’intégration des immigrants sur le marché du travail?
• Pierre Arcand : « Nous supportons beaucoup la cause par l’entremise de subventions octroyées aux groupes communautaires œuvrant à cet effet. Le ministère de l’Éducation veut également mettre davantage de pressions entre autres sur les corpus professionnels pour améliorer l’intégration des immigrants qui viennent ici avec un diplôme. Notre politique s’inscrit donc dans l’ouverture des marchés et l’élimination des barrières. »
• Mario Bonenfant : « Dans le quartier Côte-des-Neige, il y a une richesse qui pourrait être exploitée davantage. Il faut donc faire plus de place, ce qui contribuerait à une plus grande harmonie. Nous sommes actuellement dans un mode pro-individualiste. Il faut intégrer tout le monde et donner la chance à tous les citoyens de pouvoir participer à la vie commune. »
• Simon-Robert Chartrand : « La plupart des immigrants ont de la difficulté à se trouver du travail, parce que premièrement, il n’y a plus de place en garderie. Ils préfèrent demeurer à la maison pour s’occuper de leurs enfants et ne s’intègrent donc pas. Les nouveaux arrivants ont le droit de travailler. Lorsqu’ils arrivent ici, ils vont consulter l’aide et les conseils d’organismes d’intégration. Ces organismes manquent toutefois de ressources et de subventions. Il est aussi nécessaire d’investir dans la langue. »
• Robbie Mahood : « Nous devons leur donner de bons emplois. Il est donc essentiel de favoriser le recrutement des immigrants dans les services publics et privés. Nous devons aussi améliorer l’intégration au point de vue de la langue. De plus, nous devons reconnaître les qualifications acquises ailleurs, mais qui ne sont pas encore reconnues au Québec. Évidemment, nous ne devons pas retrancher les standards du Québec. »
• Caroline Morgan : « Le principal problème dans ce dossier est la reconnaissance des diplômes acquis à l’étranger. L’ADQ veut mettre un coup de barre là-dedans. Les personnes qui viennent ici avec un diplôme végètent dans des emplois qui sont en dessous de leurs attentes. De plus, pour favoriser l’intégration des immigrants, nous devons investir dans les cours de francisation. Il y a actuellement une liste d’attente pour ces cours. La demande est là, mais l’offre n’y est pas en raison d’un manque de ressources. C’est une situation inacceptable. »
Que pensez-vous du plan d’intégration des immigrants annoncé par la ministre Yolande James qui demande aux nouveaux arrivants de signer une déclaration solennelle d'engagement à respecter les valeurs communes de la société québécoise?
• Pierre Arcand : « Cette mesure prise à la suite du rapport Bouchard-Taylor est un document flexible qui fait reconnaître clairement la primauté du français ainsi que des principes généraux tels que l’égalité entre homme et femme et la séparation de l’Église et de l’État. C’est un document qui répond très bien aux besoins actuels et qui amène ainsi les nouveaux arrivants au Québec de démontrer une volonté sincère d’apprendre la langue française. »
• Mario Bonenfant : « Yolande James est vraiment une personne inspirante. Elle est jeune, dynamique et semble être très facile d’accès. C’est impressionnant qu’une telle mesure arrive à ce moment-ci. Je m’abstiendrais toutefois de faire tout autre commentaire sur le sujet. »
• Simon-Robert Chartrand : « Cette déclaration ne vaut rien. Bien que les immigrants signent ce bout de papier avec leur bonne volonté, une fois qu’ils sortent du bureau, ils verront qu’ils n’ont pas les ressources et les outils nécessaires. Le problème d’intégration serait plus facile à régler si le Québec obtiendrait plus de pouvoirs d’Ottawa en matière de culture et de langue. Le système d’éducation comporte des failles qui permettent aux immigrants d’échapper à certaines clauses et d’aller à l’école anglophone. »
• Robbie Mahood : « Est-ce que nous avons vraiment des valeurs communes? Pour ma part, je ne partage pas les valeurs de MM. Dumont et Charest et de Mme Marois. Nous avons beaucoup de différence de valeurs et de conflits dans la société. Il ne faut pas forcer les immigrants à intégrer les valeurs de la majorité, et il faut respecter les valeurs des nouveaux arrivants. Je suis en faveur pour le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes. Est-ce que cela existe vraiment au Québec? Nous avons fait des progrès, mais nous ne sommes pas encore rendus là. Je crois que cette déclaration est plutôt un code pour le français. Je suis d’accord pour la francisation. »
• Caroline Morgan : « À mon avis, ce plan est tout simplement de la fumisterie qui n’amène rien de concret. Ce n’est qu’un bout de papier et les ressources ne suivent pas. Cette mesure met sur le dos des immigrants un certain fardeau de culpabilité. Dans le fond, cette déclaration dit aux immigrants qu’ils sont sous suspicion. Les libéraux font exactement ce qu’on nous reprochait dans le passé. »
Le cours d’Éthique et culture religieuse est loin de faire l’unanimité auprès des parents québécois. Selon-vous, doit-on maintenir le cours? Sinon, par quoi devrait-il être remplacé?
• Pierre Arcand : « Ce cours est le fruit de nombreuses années de travail et de réflexions qui a impliqué les groupes religieux. C’est un cours de connaissance qui fait état d’une large part de l’histoire du catholicisme. Il est aussi adapté aux principes humanistes comme celui de l’acceptation de l’autre et du respect à la différence. Ce cours nous fait prendre conscience que nous ne sommes pas dans un Québec monolithique et il respecte aussi le droit à la religion. »
• Mario Bonenfant : « Nous devons poursuivre dans cette direction et ainsi maintenir le cours. Le cours d’Éthique et culture religieuse est lié à la culture et je crois aussi qu’il représente quelque chose de bien pour le développement des enfants. Même si ce cours n’est pas lié directement à l’implication des citoyens, ce cours fait de nous de bien meilleurs citoyens. Ce fait est très important pour la démocratie. »
• Simon-Robert Chartrand : « Ce cours est bien dans l’optique que l’on maintienne la laïcité de l’État. Il n’y a pas de problème tant qu’on enseigne à titre d’exemple l’hindouisme à la même hauteur que le catholicisme. La religion fait quand même partie de la société, elle a même aidé à construire le Québec. Nous ne devons toutefois pas revenir en arrière et redonner des cours de catéchèse. Il y a d’autres moyens pour parler la religion, soit dans des cours d’histoire et de sociologie. »
• Robbie Mahood : « Je connais très peu de choses sur le contenu du cours. Pour ma part, je suis en faveur de la séparation de l’éducation et de la religion. Nous pouvons enseigner l’histoire des religions, mais cela doit inclure toutes les religions, et non pas une seule. On de doit pas inculquer les principes d’une seule croyance. Je me demande si ce cours doit être obligatoire pour tous les élèves ou doit être plutôt optionnel. »
• Caroline Morgan : « Plusieurs associent ce cours au dossier des accommode-ments raisonnables. Il faut savoir que ce sont deux dossiers séparés. Pour en revenir au cours, nous proposons de l’abolir au niveau du primaire et de faire un moratoire afin de voir collectivement ce qu’on peut faire avec cela. Le cours d’Éthique et culture religieuse serait remplacé par des cours de français. J’ai lu le contenu du nouveau cours et je le trouve lourd. Nos jeunes sont-ils assez matures pour un tel cours? Si l’on donne ce cours qu’au secondaire, nous donnerions ainsi le temps aux parents de jeter les bases de leurs croyances auprès de leurs enfants. »
Il existe un besoin criant de logements sociaux et abordables dans la circonscription. Si vous êtes élus, comment entendez-vous remédier à la situation?
• Pierre Arcand : « Notre gouvernement est déjà à l’avant-garde en matière de logements abordables. Nous avons annoncé très récemment 8 000 nouveaux logements sociaux. La gestion sera confiée à la Société d’habitation et de développement de Montréal. Pour ma part, mon rôle sera de faire pression auprès de la Société pour qu’on ait plus de logements sociaux dans le secteur de Côte-des-Neiges. »
• Mario Bonenfant : « Dans Côte-des-Neiges, nous retrouvons une forte densité de population. Nous y retrouvons également des bâtiments à transformer ainsi qu’à protéger. D’une part, il est important de s’assurer que le patrimoine soit conservé. D’autre part, les entreprises prospères devraient aider à développer des logements sociaux qui profiteraient à toute la société. »
• Simon-Robert Chartrand : « Il y a deux types de clientèle qui ont besoin de logements abordables. Il y a d’abord les immigrants. Il y a plusieurs logements et immeubles qui sont désuets, et on place les nouveaux arrivants dans ces milieux-là. Nous devons nous assurer qu’il y ait plus de rigueur de la part des propriétaires. Les étudiants ont eux aussi besoin de logements. Il faut donc construire et rénover des logements abordables. Nous favoriserons ainsi l’accès à l’éducation. L’étudiant qui paierait moins cher son logement serait ainsi plus motivé à poursuivre ses études. »
• Robbie Mahood : « Nous avons besoin de fonds et d’un gouvernement qui a le désir de développer les logements sociaux. La plupart des investissements faits en ce sens viennent du secteur privé. On investit dans le développement de condominiums de luxe qui ne profitent qu’aux mieux nantis, mais nous n’avons pas de logements pour les gens pauvres et les gens à revenus modestes. Nous devons donc encourager la construction de logements pour les gens défavorisés. »
• Caroline Morgan : « Nous voulons premièrement bonifier le programme d’aide aux locataires. Deuxièmement, il y a beaucoup de parcs de logements qui sont vétustes et qui ont un grand besoin d’être rénovés. Dans ces logements, il y a notamment des problèmes d’isolation, ce qui a pour effet d’augmenter considérablement les coûts de chauffage des locataires. »