Circonscription de Notre-Dame-de-Grâce
Article mis en ligne le jeudi 4 décembre 2008
Biographies des candidats Matthew Conway, Action démocratique du Québec
Le candidat adéquiste briguera un premier mandat dans la circonscription de Notre-Dame-de-Grâce. Matthew Conway, qui complète actuellement sa dernière année de baccalauréat en droit à l’Université du Québec à Montréal pour se diriger par la suite vers le notariat, est un membre actif de l’ADQ depuis 2007. Rappelons qu’en 2007, lors des dernières élections générales provinciales, l’ADQ avait recueilli 7,2 % des votes à Notre-Dame-de-Grâce. Fabrice Martel, Parti québécois
Traducteur de formation, Fabrice Martel est l’organisateur local pour le Parti québécois dans Notre-Dame-de-Grâce. Cependant, ce sera la première fois que ce travailleur autonome se présentera comme candidat. Lors des élections de 2007, il avait assumé le rôle d’attaché de presse et de responsable des communications de la candidate péquiste se présentant dans NDG. À cette occasion, cette dernière avait remporté 10,58 % derrière le PLQ et le Parti vert. Peter McQueen, Parti vert du Québec
Bien connu des résidents de Notre-Dame-de-Grâce pour son militantisme en faveur des pratiques environnementales, Peter McQueen se présente comme candidat du Parti vert pour la deuxième fois dans cette circonscription. Celui qui habite le quartier St-Raymond de NDG depuis 1999 est le candidat des verts qui a recueilli le plus grand pourcentage de voix au Québec avec 15,73 % des votes, derrière le Parti libéral du Québec. Membre du Parti vert du Québec depuis 2006, Peter McQueen travaille à son compte dans le domaine de l’immobilier depuis 12 ans. Kathleen Weil, Parti libéral du Québec
Kathleen Weil fait, elle aussi, ses premiers pas comme candidate. Elle succède ainsi au député libéral sortant Russell Copeman qui avait été élu en 2007 avec plus de 10 000 voix d’avance sur son plus proche rival, Peter McQueen. Depuis novembre 2000, Kathleen Weil assumait les fonctions de présidente et de directrice générale de la Fondation du Grand Montréal. Elle fait également partie de divers conseils d’administration, dont celui de l’Hôpital de Montréal pour les enfants.
5 questions aux candidats La construction du Centre universitaire de santé McGill va de l’avant, mais certains résidents de Notre-Dame-de-Grâce s’inquiètent des répercussions d’un tel projet sur leur qualité de vie, notamment en ce qui concerne la circulation. Si vous êtes élus, comment comptez-vous en minimiser les impacts négatifs?
• Matthew Conway, Action démocratique du Québec : « Premièrement, je rencontrerais les citoyens pour leur savoir exactement ce qui les inquiète et avoir une vue d’ensemble de la situation. Ils sont concernés par le projet. Il faut d’abord les écouter. Par la suite, il faut rencontrer les gens qui travaillent au projet de l’hôpital pour savoir s’il y a une façon de rendre tout le monde heureux. […] Le travail d’un député c’est essentiellement de parler avec les gens et d’arriver à des consensus. C’est un peu comme un médiateur si on veut. Évidemment, ce ne sera pas tout le monde qui sera heureux, mais il faut arriver à la meilleure solution possible. »
• Fabrice Martel, Parti québécois : « C’est difficile d’être contre l’implantation d’un complexe hospitalier à Notre-Dame-de-Grâce. Ceci dit, les problèmes de circulation que vous évoquez sont déjà assez criants dans Notre-Dame-de-Grâce, c’est clair que ça peut poser certains problèmes aux résidents. Il y a le côté positif d’avoir un service à proximité et le côté négatif de l’achalandage que ça risque d’engendrer. »
• Peter McQueen, Parti vert du Québec : « Pour minimiser la circulation, on va encourager les gens qui veulent se rendre au CUSM à utiliser les transports en commun ou la bicyclette, mais spécialement le transport en commun. Nous croyons que ce n’est pas nécessairement un mauvais site pour un hôpital à cause de la gare Vendôme qui est une station de métro et une gare de train de banlieue. Nous aimerions que le lien ferroviaire entre l’aéroport et le centre-ville de Montréal dont le gouvernement parle passe sur ce chemin de fer et puisse arrêter à Vendôme. Ce serait un train à passages fréquents. […] On croit que ça peut être un bel hôpital, mais c’est le plan de circulation qui est horrible, ça va être un cauchemar. Nous avons un plan très détaillé à ce sujet. »
• Kathleen Weil, Parti libéral du Québec : « Je trouve que c’est un avantage extraordinaire pour les résidents de Notre-Dame-de-Grâce parce que la proximité de cet hôpital signifie l’accès à une médecine de pointe. […] Une chose qui est très impressionnante dans tout le processus qui a mené au projet du CUSM, c’est le niveau et la profondeur des consultations avec la communauté. McGill a toujours insisté pour que la communauté ait une voix au chapitre, donc je pense que tout ça, c’est très positif. Ce que je comprends, c’est que cette consultation va continuer, mais il y a beaucoup d’acteurs : il y a le ministère du Transport, les conseillers municipaux, le maire Applebaum. Ce qu’on me dit c’est qu’il y a beaucoup de concertations. Les gens pourront continuer à faire leurs commentaires, faire part de leurs inquiétudes. On parle vraiment, d’une institution d’une part et de deux niveaux de gouvernements qui sont à l’écoute. Tout ce qui touche la circulation, c’est aussi beaucoup au niveau municipal. »
Si vous êtes élus, que ferez-vous pour aider à la relance du Centre culturel Empress?
• Matthew Conway : « C’est important comme projet et je trouve que les délais sont inacceptables. Si on commence à parler de certains projets, il faut les faire. Talk is cheap. Il faut passer à l’action. […] C’est une question de réunir les gens et dire là, on fait quelque chose. Mettez-vous au travail au plus vite. C’est un service que des gens aimeraient utiliser. »
• Fabrice Martel : « La première chose que je ferais comme élu ce serait de faire pression sur mon caucus de députés. La culture dans Notre-Dame-de-Grâce est quelque chose qui me tient à cœur, c’est dans mes principales priorités. On a perdu dernièrement un bijou de culture et d’architecture, sans parler de la valeur historique, la bibliothèque Fraser-Hickson. Ça a été une de mes grandes déceptions du dernier mandat de monsieur Copeman. Il avait été impuissant à sauver les meubles. »
• Peter McQueen : « On placerait ce projet sur le fast track, ce serait une haute priorité, ça ne fait aucun doute. Je pense que Monsieur McAuslan et le restant du CA du projet sont des gens compétents et sérieux, c’est juste une question de leur donner l’argent tout de suite afin qu’il puisse procéder avec leur partenaire, vous savez que l’Université McGill est impliquée. C’est un beau site. Déjà, la rue Sherbrooke connaît une relance et a un certain esprit culturel avec l’ouverture des nouveaux cafés. L’ouverture du Centre Empress, ce serait la cerise sur le gâteau pour la rue Sherbrooke. »
• Kathleen Weil : « Le concept m’emballe d’avoir ce centre culturel qui va faire renaître un symbole d’un héritage culturel très important pour la communauté anglophone. […] Ce qu’on me dit c’est qu’après les élections, le conseil d’administration [du Centre culturel Empress] sera prêt à soumettre son projet au ministère de la Culture. C’est à ce moment-là, ce serait à moi d’avancer ce dossier-là. J’ai entendu beaucoup d’enthousiasme dans la communauté pour ce projet-là. […] J’ai l’impression à la base que les gens ont fait leurs travaux et là, il s’agit tout simplement d’amener ça pour trouver le financement au niveau provincial. »
Il existe un besoin criant de logements sociaux et abordables dans la circonscription. Comment entendez-vous remédier à la situation?
• Matthew Conway : « C’est incroyable aujourd’hui. Les gens utilisent un très grand pourcentage de leur salaire pour payer leur loyer. Ma vision du logement abordable, c’est dans mettre un peu partout, d’éparpiller ça. Il ne faut pas les mettre tout ensemble. […] Les gens doivent être fiers de faire partie de la communauté. Il faut éviter la ghettoïsation parce que ça n’aide personne. C’est un problème sur lequel on doit se pencher parce que tout le monde a droit à un logement. […] Présentement, dans notre programme électoral, il n’y a pas un plan comme tel qui parle de ça spécifiquement. C’est certain que moi, comme représentant d’une circonscription où il y a un besoin, c’est quelque chose que je prônerais. »
• Fabrice Martel : « Ça ne peut que passer par un investissement direct dans le logement social. Il y a le projet Benny, c’est sûr qu’à la base c’est un bon projet, il y a d’ailleurs plusieurs aspects positifs. Ce n’est pas non plus un projet parfait, il y a plus de besoins que de places en logement social dans le quartier. On a tendance à oublier que Notre-Dame-de-Grâce est un quartier riche d’un côté et très pauvre ailleurs. »
• Peter McQueen : « Il faut construire plus de logements abordables pour les gens à faible revenu, pour qu’ils consacrent seulement un quart de leur revenu à leur loyer. Je mets l’emphase sur ça. Il ne faut pas juste des AccèsCondo, on peut en avoir, mais il faut vraiment des immeubles pour les gens à faible revenu. Il y a plusieurs sites où l’on peut faire ça, notamment dans le secteur de Saint-Raymond, sur la rue Saint-Jacques. Ça permettrait de développer Saint-Jacques. Le gouvernement en parle, mais il n’agit pas. […] Il faut des constructions vertes, des bonnes constructions, de qualité. On dépense plus pour avoir des constructions qui sont efficaces du point de vue énergétique. »
• Kathleen Weil : « Pour moi, l’accès au logement social et abordable est une question fondamentale de justice sociale et de dignité humaine. […] J’ai eu beaucoup de discussions avec des gens là-dessus, un des avantages de NDG, c’est qu’il y a beaucoup de mixité. Il n’y a pas de ghetto. Ça, c’est un acquis important à maintenir. Benny est cité souvent comme un exemple extraordinaire de mixité. Ce que la Ville me dit c’est qu’évidemment ça prend du financement au niveau provincial, mais que l’intention de développer plus de logements sociaux et abordables est dans leur plan. »
Plusieurs s’inquiètent de l’impact de la crise économique sur le Québec. Que comptez-vous faire pour stimuler la création d’emplois dans votre circonscription?
• Matthew Conway : « Notre plan, à l’ADQ, c’est d’exploiter les ressources que l’on a au Québec. Dans notre opinion, toutes les ressources sont sous-développées. Moi, personnellement, je crois que l’on pourrait devenir l’Alberta de l’Est, mais avec l’eau et l’hydroélectricité. […] Dans la circonscription, c’est sûr que l’on veut encourager les PME pour leur enlever un fardeau fiscal et un fardeau bureaucratique, avec tout le nombre de formulaires qu’ils ont à remplir. Le temps qu’ils utilisent pour ça, ils pourraient le prendre pour l’expansion de leur entreprise ce qui signifierait plus d’employés. Le gouvernement à un rôle à jouer là-dedans. »
• Fabrice Martel : « Il n’y a pas dans notre programme quelque chose touchant spécifiquement Notre-Dame-de-Grâce, mais ce sera la politique fiscaliste et économique globale du Parti québécois qui va permettre de stimuler l’économie à Notre-Dame-de-Grâce et partout ailleurs au Québec. »
• Peter McQueen : « Dépenser de l’argent, mais le faire sur des projets qui seront rentables à long terme. Les projets de transport en commun seraient les investissements parfaits parce que ça va stimuler la création d’emplois pour les prochaines années. Puis, quand le projet est complété, les gens peuvent délaisser leur voiture pour prendre le transport en commun. »
• Kathleen Weil : « La création d’emplois, pour moi, c’est peut-être la priorité numéro 1 et c’est aussi la priorité pour le Parti libéral. On parle de formation beaucoup pour s’assurer que les personnes sont bien formées pour les emplois à venir. Il y a des secteurs qui vont certainement être affectés par ce qui s’en vient, il y a des personnes qui vont perdre leur emploi. Il s’agit de les former pour les orienter vers d’autres secteurs où il y aura beaucoup d’emplois. Donc, le projet d’infrastructure, il y a beaucoup d’emplois qui seront générés par les millions qui seront investis dans ce programme. »
Les questions de l’environnement et du développement durable sont des sujets importants pour bien des électeurs. Toutefois, dans le cadre d’une crise économique ces thèmes sont souvent relégués au deuxième plan. Est-il possible de concilier économie et environnement?
• Matthew Conway : « Oui. Je vais parler en particulier du recyclage. Pour moi, c’est plus que justement collecter les cannettes ou les journaux. Il y a tellement quelque chose que l’on peut faire pour les recycler, par exemple créer de l’énergie ou trouver une nouvelle utilisation. C’est la base. […] Pour cette question de l’environnement, je vous dirais que l’on va rencontrer des gens qui s’y connaissent, qui ont une expertise pour leur demander ce qu’ils prônent et ce que l’on peut faire pour y arriver. […] Il y a des solutions, il faut juste les écouter. »
• Fabrice Martel : « C’est en effet un grand paradoxe de l’époque actuelle. Je crois qu’il est possible de stimuler la création de richesses et la création d’emplois dans les domaines que l’on peut qualifier de verts ou du moins qui sont liés d’une certaine manière à l’environnement. On peut penser aux parcs éoliens, des choses comme ça. On pourrait possiblement donner des incitatifs, des retours fiscaux à la rigueur, à des entreprises qui font les efforts nécessaires. C’est sûr qu’en période de crise économique ce n’est pas nécessairement le moment idéal pour offrir de tels crédits, mais à long terme, je pense que ça va être nécessaire. »
• Peter McQueen : « Absolument! Je crois que certains investissements doivent être faits tout de suite. Même s’il y a une crise économique en ce moment et que le prix du pétrole a baissé, pourquoi pas nous préparer? À la fin de la crise, le prix du pétrole va augmenter, il va peut-être même atteindre de nouveaux sommets. Alors, préparons-nous aujourd’hui. »
• Kathleen Weil : « Absolument. Je pense que nous sommes rendus à un point de non-retour, c’est-à-dire que la vision de développement durable elle est ici pour rester. Les politiques qui ont été adoptées par le gouvernement et les réussites qu’ils ont connues au niveau de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cette vision-là est intégrée, mais il va toujours falloir la promouvoir. C’est aussi comment ça se traduit sur le terrain par les acteurs locaux. Il y a l’individu qui a des actions à prendre, mais il doit être sensibilisé. Il faut donner au milieu la capacité de faire sa part. »