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Marcher l'histoire de Côte-des-Neiges
Article mis en ligne le vendredi 23 octobre 2009
 
Photo Archives Les Actualités
La Maison Jarry-dit-Henrichon, la plus vieille maison du quartier Côte-des-Neiges, a été construite en 1713.
Dans le cadre de ses Lundis Québécois, les bénévoles du centre communautaire de loisirs de la Côte-des-Neiges proposaient une visite guidée du quartier le 6 octobre dernier, en collaboration avec la Société d'histoire de CDN.

Orchestrée par Pierre Ramet, coordonnateur de la Société d'histoire, la visite de près de deux heures a fait découvrir, tant aux immigrants de fraîche date qu'aux résidents de toujours, les curiosités du quartier qui a soufflé cette année ses 311 bougies.

Quelques repères historiques

Propriété des Sulpiciens à la fin du 17e siècle, les terres de la Coste-Notre-Dame-des-Neiges sont parmi les premières à être concédées. Loin du centre-ville, au pied du mont Royal, dominent l'air pur, des terres fertiles et un ruisseau, à l'actuel emplacement du chemin de la Côte-des-Neiges.

Le ruisseau Raimbault, qui coule en direction sud-nord, prend sa source au mont Royal et se jette dans la Rivière-des-Prairies. Son tracé définit au fil des ans le découpage des terres et le développement futur du village. Installés au bord du ruisseau, tanneurs et fermiers, les premiers résidents du village vivent sur ce qu'ils appellent « la Côte ».

Réunissant les secteurs du haut et du bas de la Côte, le village de la Côte-des-Neiges est fondé le 8 avril 1862. Il compte plus de 1000 habitants.

Scindées en 1889, les deux communautés sont annexées à la Ville de Montréal entre 1908 et 1910. Cette annexion permet une urbanisation rapide avec la construction d'égouts, d'aqueducs et l'enfouissement du ruisseau, par crainte d'épidémie, car il transportait les eaux usées des tanneries et les déchets des résidents.

Côte-des-Neiges, le village nourricier

Pendant de nombreuses décennies, les produits des fermes et des vergers vendus sur la place Jacques-Cartier, puis au Marché Bonsecours font de Côte-des-Neiges le village nourricier de Montréal.
De la même façon, jusqu'en 1930, des melons sont cultivés sur le futur emplacement de l'Hôpital Général Juif et exportés vers Boston!

Aujourd'hui, des moulages de pommes en bronze, symbole de cette profusion, se trouvent sur les tables en pierres devant l'Hôpital Juif et près du parc Kent, qui était à l'origine un verger.

Un village peu à peu urbanisé

Dès le début du 20e siècle, l'installation d'institutions bouleverse le tissu économique et social du village pour en faire un nouveau quartier de Montréal. L'Université de Montréal, à l'étroit dans le Quartier Latin, s'établit sur le flanc du mont Royal en 1943. En plus d'apporter une population étudiante, sa présence modifie la nature des constructions dans le quartier. Le sud du boulevard Maplewood, aujourd'hui Édouard-Montpetit (du nom du fondateur de la Faculté des sciences sociales), d'abord destiné à accueillir des maisons bourgeoises de type cottage, s'est peu à peu couvert d'immeubles à plusieurs étages.

Une population diversifiée

Dès l'origine, le village porte les marques d'une population diversifiée. Aux premiers habitants français, anglais ou autochtones de la fin du 18e siècle, s'ajoutent des immigrants des quatre coins du monde. Ainsi que le souligne Pierre Ramet, « les grands bouleversements du monde ont apporté leurs réfugiés, et il y a encore de la place ». Entre le milieu et la fin du 19e siècle, le quartier voit l'arrivée de populations européennes, telles que des Irlandais qui fuient la famine, des Italiens, des Allemands, des Polonais, des Hongrois, des Juifs russes et des Grecs. À partir de 1880, des Chinois viennent travailler à la construction du chemin de fer du Canadien-Pacifique. Les tournants de la Première (1914-1918) et de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) apportent eux aussi des personnes fuyant la misère et des régimes politiques dictatoriaux, entre autres, le fascisme en Italie ou l'Allemagne nazie. Sous l'impulsion de la Décolonisation (années 1960) et l'ouverture de quotas, les années suivantes voient l'immigration de populations asiatiques et africaines, francophones et anglophones tels que des Indiens, des Vietnamiens, des Algériens, des Sénégalais ou des Maliens.

Les prochains Lundis Québécois à surveiller :
2 novembre : Luttes et mobilisations sociales au Québec.
7 décembre : La famille québécoise. Sommes-nous si différents?

Côte-des-Neiges en 7 temps

Le circuit proposé par Pierre Ramet, coordonnateur de la Société d’histoire de CDN, comprend sept arrêts.

(1) L'entrée Est de la station de métro
5351, ch. de la Côte-des-Neiges
Aujourd'hui le ruisseau Raimbault coule toujours sous l'asphalte et il est possible de passer en dessous en traversant le Chemin de la Côte-des-Neiges par le souterrain du métro.

(2) L'Église Notre-Dame-des-Neiges
5366, ch. de la Côte-des-Neiges
Œuvre de l'architecte Henri-Sicotte Labelle, l'Église Notre-Dame des Neiges est bâtie en 1939 sur le lieu de la première chapelle de l'ancien village. Elle porte le nom original du village, qui a ensuite été raccourci.

(3) La bibliothèque de CDN
5290, ch. de la Côte-des-Neiges
Situé à l'emplacement d'une ancienne tannerie, la bibliothèque municipale est inaugurée en 1983.
Il s'agit du premier édifice de la Ville de Montréal à abriter un jardin sur son toit, inauguré en 2007.

(4) Le collège Notre-Dame
3791, ch. Queen-Mary
Antenne de l’ancien Collège de Saint-Laurent, le collège Notre-Dame est fondé en 1869 par la Congrégation de Sainte-Croix. L’Hôtel Bellevue, racheté puis agrandi par étapes, accueillait les élèves. Au niveau de l'entrée principale se trouve l'ancienne fenêtre du Frère André, concierge du collège.
Dévoué à Saint-Joseph, le Frère André avait une popularité si grande qu'on lui attribuait des pouvoirs miraculeux. Sa réputation lui permit de recueillir l'argent nécessaire à l'édification de la crypte de l'Oratoire Saint-Joseph en 1916, puis de la Basilique en 1929.

(5) Pharmaprix
Côte-des-Neiges / Queen Mary
Construit dans les années 1930, le bâtiment où se trouve aujourd'hui une pharmacie abrite à l'origine le musée d'Histoire canadienne, un musée de cire, qui a existé jusque dans les années 1980. Depuis, le bâtiment a été vendu et sa collection, cédée au Musée de la civilisation de Québec.

(6) L’intersection de Queen-Mary et Gatineau
C'est ici que se trouve la plus vieille maison de Côte-des-Neiges. Plus loin, dans le parc Queen-Mary, se situe le mémorial de Polytechnique, en souvenir des étudiantes assassinées le 6 décembre 1989.

(7) Le parc Jean-Brillant
Rue Swail
Face à la modernisation et à l'afflux d'une population dynamique et étudiante, la Ville décide de raser le dernier lotissement insalubre dans Côte-des-Neiges. C'est en 1966 que disparaissent les maisons implantées sur le quadrilatère formé par les rues Gatineau, Jean-Brillant, Decelles et Swail, mettant à la rue près de 400 personnes. C'est en réponse à ces destructions massives qu'un groupe d'étudiants fonde l'association des locataires en 1971, devenu l'OEIL en 1983.

[ Céline Saday ]




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