Conseil d'arrondissement du 3 février
Le conseil fait le point
Article mis en ligne le jeudi 18 février 2010
Photo Émilie Russo
« Robert Sebag n’est pas le seul à négliger l’entretien de ses logements, ces conditions existent dans d’autres secteurs de l’arrondissement », a rappelé Keeton Clarke.
Outre la visite de Richard Bergeron, plusieurs dossiers ont retenu l’attention des résidents, notamment la grève des cols bleus et les règlements sur l’insalubrité des logements.
Les cols bleus de Montréal opèrent depuis la mi-janvier une grève tournante entre tous les arrondissements de la Ville de Montréal (voir en page 7).
Grace Moore a demandé au maire Michael Applebaum d’expliquer pourquoi l’administration municipale avait décidé de ne pas s’asseoir avec le syndicat des cols bleus tant et aussi longtemps qu’ils feraient la grève.
« Nous leur demandons d’accepter le même accord que nous avons signé avec les autres organisations syndicales, mais ils sont réticents à le faire », a indiqué M. Applebaum.
« Par respect aux autres organisations syndicales, nous ne leur donnerons pas de plus grands salaires que ceux acceptés par les autres. »
Selon la Ville, les demandes du syndicat des cols bleus excéderaient de 35 millions $ son budget.
Les policiers et les pompiers, aussi en négociations de leur convention collective, ont choisi le processus de médiation plutôt que la grève.
« S’ils veulent aller en médiation, nous sommes tout à fait disposés à le faire, a dit le maire. La dernière fois, le syndicat des cols bleus n’était pas content de la décision du médiateur. Je ne suis pas sûr qu’ils soient intéressés en ce moment. »
Un autre point litigieux concerne la sous-traitance. Le syndicat considère que les contrats privés coûtent plus chers aux contribuables montréalais que si les cols bleus effectuaient le travail. Grace Moore a demandé au maire d’éclaircir la situation.
Bien souvent, la sous-traitance coûte moins cher, a déclaré M. Applebaum. Mais c’est une question d’équilibre et cela dépend des travaux. Le déneigement est effectué à 30 % par les cols bleus et la collecte des ordures à 50 %, tandis que la tonte du gazon est à leur charge à 100 %, a-t-il précisé.
Logements sociaux et inspections
Projet Genèse et le Conseil communautaire NDG ont envoyé une lettre au maire Applebaum afin qu’il appuie la demande faite au gouvernement provincial pour financer le programme Accès Logis pendant 5 ans, avec un minimum de 3000 logements sociaux et communautaires par année.
Le maire Applebaum a spécifié que le conseil municipal avait adopté une motion en ce sens au début février.
Projet Genèse craint que le développement projeté sur les terrains de l’Hippodrome gruge tout le financement disponible et nuise à la construction de logements sociaux ailleurs en ville. « La dernière chose que nous voudrions voir c’est que les besoins de CDN pénalisent les gens des autres arrondissements », a dit Cathy Inouye, de Projet Genèse.
Michael Applebaum, aussi responsable de l’habitation pour la Ville de Montréal, est du même avis. « C’est important que les logements sociaux construits à Blue Bonnets soient à part, pour que nous continuions de travailler à NDG, à CDN et Namur-Jean-Talon. »
L’insalubrité des logements était également parmi les préoccupations. Keeton Clarke a rappelé au maire Applebaum qu’il s’était engagé en janvier dernier à exiger des modifications à la règlementation pour resserrer l’étau sur les propriétaires récidivistes. Depuis les inspections dans les logements insalubres aux 4837 et 4855 Vézina, qui ont défrayé la manchette, quels sont les changements apportés pour protéger les citoyens, a demandé M. Clarke.
Le maire a indiqué qu’il annoncerait bientôt un plan d’action pour améliorer la salubrité des logements à Montréal. Entre temps, l’équipe de « superinspecteurs » de la Ville de Montréal a les propriétaires délinquants à l’œil. Depuis sa création en 2007, 7000 inspections ont été conduites et 80 % des avis d’infraction ont été corrigés, a expliqué M. Applebaum. Mais la lutte n’est pas terminée, et la Ville a demandé à Québec de modifier sa réglementation pour sévir contre les récidivistes.
L’autopartage à NDG
Le service d’autopartage Communauto, un parc d’automobiles à louer pour de courtes périodes et à coût réduit, pourrait prendre de l’expansion dans le quartier NDG.
« L’impact [de ce service] sur l’environnement est considérable : chaque voiture Communauto remplace de six à huit voitures », a souligné Simon Charest, un fervent utilisateur. Il a ajouté que le quartier Notre-Dame-de-Grâce a 500 abonnés pour 30 voitures et en comptera 45 d’ici la fin de l’année.
Le résident de NDG a rappelé qu’un des objectifs du Plan vert adopté par le conseil est de favoriser l’autopartage. Il existe en effets des espaces de stationnement réservés à Communauto dans les arénas Bill-Durnan et Doug Harvey, mais aucun aux stations de métro Vendôme et Côte-Sainte-Catherine, ou encore dans le quartier Saint-Raymond.
« Est-ce que l’arrondissement compte favoriser davantage le développement de l’autopartage en 2010? », a-t-il demandé.
« Communauto fait un travail exceptionnel », a répondu le maire. « Ils répondent clairement à notre politique du plan vert. Mais c’est une compagnie privée, et je ne peux pas commencer à permettre à quelqu’un d’avoir un espace réservé pour leur compagnie. »
Le directeur de l’urbanisme à l’arrondissement, Daniel Lafond, a confirmé qu’il évaluait la possibilité d’établir un stationnement Communauto sur un terrain vacant de la rue De Maisonneuve, près de la station de métro Vendôme.