Pour garantir la liberté de croire, vive le Québec laïque !
Mis en ligne le lundi 22 mars 2010
À la demande des militants d’Outremont, les partisans du PQ, réunis en colloque à Lévis, ont voté unanimement en faveur de la laïcisation de nos institutions nationales.
À notre corps défendant, nous le savons, Dieu est présent dans la Constitution canadienne qui, bien que jamais acceptée par le Québec, l’y assujettit. Surtout, le préambule de la Charte des droits et libertés précise « que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit ». Dans le meilleur des cas, tout cela revient à dire que, dans le cadre canadien, Dieu est l’égal du Droit…Ceci amène une interprétation de la Loi par les représentants de l’État qui est arbitraire se basant sur les particularismes confessionnels, plutôt que l’universalisme du Droit.
Vous l’aurez compris, le débat fondamental réside donc sur l’acceptation, ou non, de l’incursion du relativisme juridique dans notre système civil et donc théoriquement égalitaire.
Hier, c’était la SAAQ, plus récemment, les cours de francisation, et maintenant, notre cher Ministre Tomassi trouve normal que l’on profite des deniers des contribuables pour faire du prosélytisme envers les plus vulnérables de notre société.
En bref, il est temps que le Québec cesse les débats interminables et fasse preuve de courage. Nous avons l’intime conviction que le Québec ne saura sortir des vicissitudes des accommodements raisonnables et autres turpitudes religieuses sans une définition claire et constitutionnelle de la laïcité. Il faut mettre un terme au diktat de la fiction juridique multiculturaliste de la Cour suprême qui impose aux Québécois sa gestion des accommodements sur une base constitutionnelle que nous n’avons jamais endossé!
En conséquence, le Québec doit résolument s’engager en faveur de la neutralité de ses institutions en tant que fondement de l’administration publique québécoise. En reconnaissant démocratiquement la diversité d’opinion, de croyance et de conviction, il nous faut condamner le financement par l’État d’un prosélytisme religieux qui privilégie certaines identités intellectuelles tout en mettant au ban de la société tout un pan de notre diversité et de notre culture. En refusant la primauté d’un groupe sur un autre, la laïcité protège non seulement l’égalité entre les individus mais aussi la liberté de croire.