Conseil d'arrondissement du 12 avril 2010
Non à un projet résidentiel sur Monkland
Article mis en ligne le jeudi 15 avril 2010
Photo Marie Cicchini
Claude Bergeron-Doucet craint pour la sécurité des enfants près de l’école si la circulation augmente dans le secteur.
Une dizaine de citoyens se sont présentés à la séance du conseil d’arrondissement pour manifester leur mécontentement face à un projet résidentiel au coin des avenues de Monkland et Draper.
Actuellement, il y a un dépanneur, un restaurant, un salon de coiffure et un stationnement en avant de l’édifice. Le projet prévoit un rez-de-chaussée commercial et 4 étages résidentiels au-dessus, dont une mezzanine. Il y aurait 44 logements et 30 places de stationnement en sous-sol. Le stationnement en façade serait éliminé, mais l’entrée du garage se situerait sur la rue résidentielle qui fait le coin, l’avenue Draper.
« Je suis propriétaire d’une maison sur cette avenue. La circulation automobile risque d’augmenter sur notre rue. Alors, je m’inquiète pour la sécurité de nos enfants », explique Claude Dupuis.
Le maire de l’arrondissement, Michael Applebaum, a tenu à rassurer la population avoisinante. « Sur un coin de rue comme celui-là, le service de l’urbanisme privilégie une entrée de stationnement sur la rue résidentielle. C’est plus sécuritaire, car sur une rue commerciale comme l’avenue de Monkland, il y a davantage de piétons qui circulent. »
Ce projet respecte le Plan d’urbanisme, mais il n’est pas conforme à la réglementation de zonage puisque la hauteur prévue de l’édifice est de 14 mètres plutôt que les 12,5 mètres permis. Le comité consultatif d’urbanisme de l’arrondissement a cependant validé le dossier en décembre 2009. L’étape suivante était de tenir une consultation publique le 1er mars.
Des processus complexes
D’autres citoyens ont protesté contre les procédures complexes entourant ce type de projets. Roger Côté réside dans le quartier. « Je pensais que c’était une consultation pour présenter des plans, et non pour dire si on était en désaccord avec le projet. »
Hélène Boulay, quant à elle, a vu l’affiche annonçant la rencontre publique en allant au dépanneur, à la mi-février. Ne pouvant s’y présenter pour des raisons personnelles, elle est venue aujourd’hui. « Je ne comprends rien au processus », a-t-elle lancé au maire. « Est-ce qu’il est encore possible de s’opposer à la démolition et à la construction du nouvel édifice? »
L’administration de l’arrondissement a répondu qu’à la mi-mars, pendant une semaine, les citoyens pouvaient signer un registre pour demander un référendum sur ce projet. Mais personne ne s’est manifesté.
L’élu municipal de Snowdon, Marvin Rotrand, a avoué qu’il y a des lacunes dans les procédures. « Jusqu’en 2001, la ville de Montréal envoyait des lettres à chaque changement de zonage aux résidents du secteur. Les citoyens étaient peut-être mieux informés, mais cela avait un coût financier. »
Le maire de CDN-NDG a précisé que, légalement, il n’était plus possible, à cette étape-ci, de s’opposer au projet. Mais, afin de satisfaire les citoyens mécontents, Michael Applebaum a proposé de reporter ce point à la prochaine séance du conseil, au début de mai. D’ici là, les résidents auront le temps d’émettre leur opinion. Le maire a cependant spécifié que le promoteur a aussi des droits et qu’ils doivent être respectés dans le processus.
Les résidents de l’avenue Draper rencontreront la semaine prochaine le directeur de l’urbanisme, Daniel Lafond, pour lui faire part de leurs commentaires.