Village Monkland
Des travaux majeurs effectués sans permis
Article mis en ligne le jeudi 13 mai 2010
Photo Céline Saday
À gauche, la boutique qui aurait été intégrée sans permis à la Banque Royale Monkland.
Des travaux effectués il y a quelques années dans des secteurs historiques de Notre-Dame-de-Grâce auraient-ils échappé à la vigilance de la Direction de l’aménagement ? Cette situation a suscité des plaintes de citoyens à la séance du conseil d’arrondissement du 12 avril dernier.
En quarante ans, beaucoup de choses peuvent changer dans une ville, mais les trois grands vitrages miroir et les deux grilles d’aération à la place de l’ancienne boutique coquette, voisine de la succursale de la Banque Royale située au 5701, avenue de Monkland, s’en est trop pour Hélène Boulay, résidente de Notre-Dame-de-Grâce depuis les années 1970. « J’ai toujours trouvé cette boutique charmante, au point de vouloir y ouvrir un commerce, il y a plusieurs années de cela. Ces miroirs et ces aérations, c’est tout simplement horrible », explique Mme Boulay.
Tout est parti d’une considération esthétique, alors que des résidents sensibles aux attraits de Notre-Dame-de-Grâce, notamment Mme Boulay, interpellent les élus locaux sur la nécessité de préserver plus fermement le cachet du Village Monkland. Au cœur du problème : les commerces qui défigurent les façades anciennes des boutiques avoisinantes qu’ils rachètent pour s’agrandir. Un autre grief concerne la multiplication des grands ensembles d’habitats dans le secteur, dont le tissu résidentiel est plutôt caractérisé par des séries de maisons individuelles.
Suite à cette plainte, les citoyens ont été surpris d’apprendre qu’aucun permis n’aurait été demandé pour l’agrandissement de la succursale.
« En tant que propriétaire, je dois demander un permis lorsque j’interviens sur la façade de ma maison. Comment une banque de grande envergure peut-elle échapper à cette règle ?
Y a-t-il deux poids deux mesures dans cette administration locale ? », proteste Mme Boulay.
Contacté par Les Actualités, le directeur de l’aménagement urbain et des services aux entreprises de l’arrondissement, Daniel Lafond, assure que des investigations sur le cas de la Banque Royale ont cours présentement. « Nous sommes rendus à 75 % de nos recherches et les informations en notre possession nous portent à croire qu’il n’y a pas eu de permis », a-t-il répondu en rappelant du même souffle que le quartier regorge de secteurs à forte valeur patrimoniale. Y entreprendre des travaux requiert des conditions plus strictes que pour un autre secteur, en particulier l’étude des plans d’architecture.
Dans l’immédiat, l’arrondissement de CDN–NDG préfère terminer ses recherches avant de faire de plus amples déclarations. M. Lafond estime que ces recherches pourraient prendre fin d’ici une dizaine de jours.