Conseil d'arrondissement du 28 juin
Des locataires décrient l’état de leurs logements
Article mis en ligne le jeudi 8 juillet 2010
Photo Les Actualités
Le Wilsonbrooke.
Des résidents des 18 logements
situés au 2200, 2202 et 2204, rue Wilson à NDG, ont demandé aux élus le 28 juin dernier dans quelle mesure l’arrondissement peut forcer la main d’un propriétaire lorsque l’ampleur des problèmes dépasse les solutions au cas par cas.
L’un des plaignants, qui apparaissait pour la première fois à une période de questions de la séance du conseil d’arrondissement, a demandé posément ce que l’arrondissement peut faire pour assurer que leur bailleur, Amy Banker, rénove et prenne soin de ses trois bâtiments locatifs.
« Nous avons des odeurs de rats, des champignons, de la moisissure, les plafonds coulent », a précisé Jean-François Tellier qui s’est présenté à la suggestion du comité de logement du Conseil communautaire de NDG.
Pour Michael Applebaum, c’était la première fois qu’il entendait parler de ce cas du Wilsonbrooke. « J’espère que vous n’avez pas été invité ici par un groupe qui sait exactement qu’ils ont un accès direct avec notre service, que vous n’arrivez pas ici un peu utilisé par quelqu’un », a-t-il lancé d’emblée, l’air contrarié. Notons que l’organisateur communautaire pour le logement, Leslie Bagg, se trouvait justement dans l’auditoire de la salle du conseil.
Poursuivant d’un ton presque cinglant, le maire a rappelé qu’un comité de logement s’occupe des problèmes d’insalubrité et qu’il y a un processus à suivre. « Quand ils envoient un fax à notre service, on envoie des inspecteurs tout de suite pour commencer des démarches. Deuxièmement, il faut informer le propriétaire et, en même temps, la Ville de Montréal et il faut qu’il y ait une plainte. Avez-vous informé la Ville de Montréal? », a-t-il demandé d’entrée de jeu au citoyen.
À titre de responsable au comité exécutif de la Ville de Montréal pour le dossier du logement, le maire Applebaum affirme qu’il en aurait sûrement eu vent et il se demande donc si quelqu’un, quelque part, n’a pas fait son travail.
Mais ce cas ne date pas d’hier, a précisé M. Tellier, qui habite l’immeuble depuis cinq ans. Il y aurait eu beaucoup d’interventions de la ville pour toutes sortes de plaintes. « Il a fallu trois ans avant qu’un inspecteur passe chez moi. La police est souvent venue, la propriétaire fait face à plusieurs poursuites de plaignants à là Régie du logement », a-t-il affirmé.
Michael Applebaum a donc pris l’adresse et le numéro de téléphone du plaignant et demandé l’autorisation de laisser entrer les inspecteurs le lendemain, ce que M. Tellier lui a accordé. Le maire attend le compte rendu de leur visite.
Un dossier presque proverbial
Un autre résident du Wilsonbrooke, Christian Larochelle, a renchéri à grand renfort d’exemples.
Il est surpris que le maire ignorait totalement l’existence de ce dossier presque proverbial. Le problème, c’est que Amy Banker, qui habitait au Wilsonbrooke, est partie vivre à New York et a vidé son appartement il y a un mois. « Beaucoup de constats sont restés lettre morte. Comme elle a déménagé, les avis, les jugements des huissiers qu’elle reçoit sont là. Elle est insaisissable puisqu’elle n’a plus rien à Montréal », a-t-il fait valoir.
« Est-ce qu’il y aurait moyen de considérer les propriétés de
Mme Banker comme des cas problématiques majeures que la Ville pourrait prendre en charge? », a demandé M. Larochelle.
Le maire a répondu qu’il y a des règles et des critères à respecter, ainsi que des organisations subventionnées qui travaillent avec les locataires ou avec les propriétaires. Les problèmes ne se règlent pas tous de la même façon.
« Si vous vivez dans une situation comme celle-là et qu’une association vous demande d’attendre quelques semaines avant de venir ici, je pense que c’est déraisonnable. Vous pouvez appeler votre conseiller ou communiquer avec le maire de l’arrondissement. On peut parler avec nos services et essayer de régler les dossiers sans attendre », a recommandé le maire.
Mme Bagg se demande si la Ville fera passer le dossier à un autre niveau. Elle a confirmé aux Actualités que des inspecteurs ont été envoyés le
lendemain tel que promis. « C’est bien, mais des inspecteurs sont venus auparavant et la propriétaire est très récalcitrante quand il s’agit de faire des améliorations dans le bâtiment ».
Selon M. Larochelle, la propriétaire du Wilsonbrooke était aussi sur les lieux.