Repenser la sécurité de l’avenue Marlowe
Article mis en ligne le mercredi 28 juillet 2010
Photo Les Actualités
L’intersection à l’angle de l’avenue de Marlowe et Sherbrooke O.
Un résident est reparti contrarié de la séance du conseil d’arrondissement de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce le 28 juin dernier, où il venait une fois de plus demander que des dos d’âne soient installés sur un tronçon de l’avenue de Marlowe, dans le secteur du Métro Vendôme.
Serge Morin, de NDG, souligne que chaque année depuis huit ans, il vient répéter le même message pour améliorer la sécurité sur la rue située entre la rue Sherbrooke Ouest et le chemin Côte-Saint-Antoine. Mais le maire d’arrondissement Michael Applebaum n’a pas daigné répondre à sa question, selon lui.
« Après avoir lu Priorité: Sécurité dans le dernier bulletin de l’arrondissement, je me suis dit: Bon! C’est enfin arrivé pour nous », a-t-il lancé à la période de questions.
M. Morin demeure près de l’intersection de la rue Sherbrooke. Cette intersection figure parmi les plus dangereuses dans le rapport Allmand 2008 sur la circulation routière. Selon lui, c’est l’échappatoire par excellence des automobilistes qui circulent en direction ouest sur Sherbrooke et qui veulent éviter la congestion sur le boulevard Décarie direction nord. Plusieurs conducteurs s’impatientent et montent la rue à toute vitesse pour se rendre ailleurs.
Bornes, ou dos d’âne?
Quant aux solutions, les opinions sont divergentes.
M. Morin a insisté pour faire ralentir la circulation avec des dos d’âne. Ces dernières semaines, il a vu un camion de Poste Canada passer à 70 km/h et un autobus scolaire qui roulait très vite aussi. Il trouve que les bornes sont inutiles parce qu’elles ne peuvent pas empêcher certains automobilistes de les franchir à plus de 40 km/h, la vitesse-limite permise.
Le maire Michael Applebaum lui a répondu que des analyses effectuées par ses services ont conclu qu’il serait dangereux de réduire la largeur de la rue ou de mettre des dos d’âne parce que Marlowe est en pente. « L’arrondissement a engagé une firme pour effectuer des analyses de circulation dans le district de NDG, et nous allons voir ce dossier ce soir », a-t-il confirmé.
Le conseiller du district de Notre-Dame-de-Grâce Peter McQueen est d’avis que des bornes seraient plus pratiques. Il a proposé à la séance du conseil d’explorer la possibilité de mettre des bornes dans la rue. Dans un premier temps, elles aideraient les gens à s’habituer. Il songe à faire ajouter des dos d’âne l’an prochain.
Accidents tragiques
et nombreux
M. Morin a raconté en entrevue qu’il a vu à deux occasions des automobilistes heurter des enfants sur la rue Marlowe. Il a également eu des voisins dont la vie a basculé après un accident à l’intersection. Un vrai carnage qui doit cesser, a-t-il insisté, à cause des enfants et des jeunes familles qui vivent dans le quartier.
Même son de cloche d’autres
résidents.
Une employée du restaurant NextDoor, situé à l’intersection, voit régulièrement des accidents graves et des victimes emmenées sur des civières. Les impacts sont violents et impliquent des enfants.
Le propriétaire de ce restaurant estime qu’il y a environ deux accidents graves par semaine pendant l’été et trois ou quatre pendant l’hiver. Il a vu une voiture de police impliquée dans un grave accident qui a nécessité l’intervention des pompiers. Piétons, cyclistes et enfants font partie de ce triste bilan. Il contourne l’intersection lorsqu’il conduit.
Beaucoup d’autres tentent avec témérité de traverser la circulation dense, mais ils ne s’en sortent pas indemnes.