Samedi 27 Août 2011  
Projet Montréal lance une pétition pour amasser des signatures afin d’entamer une réflexion vers l’adoption d’une stratégie pour mieux encadrer la pratique de l’agriculture urbaine afin qu’elle soit exploitée à son plein potentiel à Montréal.





























Aux armes pour former des citoyens
Article mis en ligne le jeudi 9 septembre 2010
 
Photo Nicholas Teasdale Boivin
Le grand maître Ciriaco « Cacoy » Canete, grand-père de Chris Bautista.

Petit-fils de Cacoy Canete, l’un des grands maîtres philippins de l’histoire, Chris Bautista s’est installé près du métro Namur, pour fonder son académie d’arts martiaux.

Dans un sous-sol de la rue Mountain Sights où trônent autant des drapeaux des Philippines, du Québec et du Canada que des piles de pneumatiques et des statues rembourrées, maître Bautista explique les bases des arts martiaux philippins, soit l’arnis, l’eskrima et le kali.

L’eskrima se pratique avant tout avec un bâton en bambou. L’arnis implique un combat avec une armure et le kali, des armes blanches. Contrairement aux autres arts martiaux, où le maniement des armes est enseigné seulement à un niveau avancé, les débutants peuvent s’en servir immédiatement.

« Les jeunes prennent confiance en maniant des armes. Ils font ensuite les mêmes mouvements à mains nues. Ils apprennent la rapidité. Un bon combattant peut donner dix coups en une seconde, à pleine force, aux bras, au corps et à la tête. Pour nous, les armes sont un bon point de départ », indique-t-il.

Les arts martiaux philippins comprennent aussi coups de pieds, prises de lutte et coups de poings. « C’est un art complet. Nous sommes axés sur l’auto-défense, mais la meilleure défensive, c’est l’attaque», rappelle Chris Bautista en citant Toe Blake, ajoutant que son grand-père croyait qu’un bon combat devait se gagner en cinq secondes ou moins.

Lutter pour les jeunes
L’eskrima tire son origine de l’invasion espagnole de 1521, où un chef nommé Lapulapu a décimé l’armée de Magellan avec des bâtons et des sabres. Selon Chris Bautista, ces arts martiaux se sont développés dans un contexte de violence. Aujourd’hui, la communauté philippine de Montréal lutte pour protéger ses jeunes des dangers de la rue. Chris Bautista croit que le kali, l’arnis et l’eskrima font partie de la solution. « Je suis arrivé ici adolescent. Je sais ce dont ils ont besoin : du support, de l’attention et des gens en qui ils peuvent avoir confiance », énumère-t-il.

Selon le petit-fils de Cacoy Canete, les parents de ces jeunes ont souvent deux ou trois emplois et les enfants sont isolés. « Ils se retrouvent en groupe sur le coin d’une rue. Ce groupe peut être néfaste. De mon côté, j’offre mon aide aux autorités : les jeunes qui viennent ici apprennent le respect et la discipline. Nous demandons ce qu’ils font à l’école et à la maison. »

Certains jeunes se lancent dans les arts martiaux mixtes, sport qui devient de plus en plus populaire. Le maître souhaite aussi les amener aux Philippines et rassembler à Montréal des jeunes du Canada et des États-Unis, afin de leur faire prendre de l’expérience.

Sur le mur du dojo, des photos d’étudiants côtoient celles de Bruce Lee, de Cacoy Canete et de Manny Pacquiao, qui a pratiqué les arts martiaux avant de devenir l’un des meilleurs boxeurs de la planète. Chris Bautista espère inspirer ainsi ses étudiants. « Je rêve de les voir, dans cinq ans, avec un bel uniforme, une ceinture noire, un diplôme en poche et une médaille. »

[Nicholas Teasdale Boivin]






Accueil | Westmount | Côte-des-neiges Notre-Dame-de-Grâce | Annuaire
Copyright © Tout droits réservés 2007. www.lesactualites.ca