« À micro ouvert »
Ignatieff ravit son auditoire
Article mis en ligne le jeudi 7 octobre 2010
Photo Marie Cicchini
Michael Ignatieff souhaite que Martin Cauchon reprenne l’ancien château-fort libéral d’Outremont.
Michael Ignatieff se laisse porter par une vague sur laquelle il a parcouru 57 000 kilomètres et visité 160 communautés « pour être un bon leader et à l’écoute des Canadiens » d’un bout à l’autre du pays.
Poursuivant une tournée qui a débuté cet été à l’extérieur du Québec, le chef du Parti libéral du Canada a lancé le 27 septembre dernier à Outremont la première d’une série d’assemblées publiques.
Accompagné de Martin Cauchon, ancien ministre de la Justice et Procureur général du Canada, et de Marlene Jennings, députée de Notre-Dame-de-Grâce-Lachine, Ignatieff a répondu librement à des questions du public sur n’importe quel sujet.
Ignatieff souhaite que le « futur député d’Outremont » Martin Cauchon reprenne l’ancien château-fort libéral, qui est également le berceau du registre créé par les Libéraux. « Il y a une alternative au gouvernement Harper qui n’écoute plus les Canadiens [...], qui veut diviser les Canadiens » a-t-il lancé à grand renfort d’exemples.
Près de 200 personnes lui ont posé des questions « à micro ouvert » dans le Centre de ressources communautaires de Côte-des-Neiges. Ses réponses ont suscité des applaudissements chaleureux.
En échange, Ignatieff a demandé aux citoyens de chasser les néo-démocrates de la circonscription d’Outremont aux prochaines élections, en rappelant leur vote divisé le 22 septembre dernier sur l’abolition du registre canadien des armes à feu.
Ce contact direct d’un chef de parti avec le public est une manière inédite de gagner l’appui des gens, a remarqué Marlene Jennings.
Le gouvernement conservateur a tenté en vain de l’abolir le registre introduit par le gouvernement libéral en 1995, au grand soulagement des survivants de la tuerie de l’École polytechnique de Montréal située à moins de 3 km de là.
Les questions allaient de l’intégration des immigrants au mariage entre conjoints de même sexe, en passant par la protection de l’environnement et les droits de la personne, ou encore les échanges bilatéraux entre le Canada et les États-Unis.
Quelques citoyens lui ont demandé comment les Libéraux entendent faire oublier le scandale des commandites. « Je suis fier d’être Libéral, depuis l’âge de 17 ans. Mon parti a fait beaucoup de choses dans ce pays. Il ne prétend pas avoir le monopole de la vertu ni de la sagesse, mais si je me demande d’où vient notre caractère canadien, je peux penser au drapeau national, au régime d’assurance-maladie, au régime de pension, au bilinguisme, à la Charte canadienne des droits et libertés, au mariage entre conjoints de même sexe et à tout ce que nous avons fait. Je vois que ça vient de gens ordinaires autant faillibles que nous, qui portent un nœud papillon aussi bête que toi, de gens susceptibles à la corruption et à l’erreur, qui font des erreurs exactement comme moi, et dis donc! Que je suis fier d’être comme eux! »
L’Express Libéral fera escale, après Toronto, à Winnipeg, puis à Vancouver. Ignatieff veut écouter les gens, puis faire une plateforme électorale qui reflète les aspirations des Canadiens.