Jusqu’au 12 décembre, le Centre d’exposition de l’Université de Montréal propose de redécouvrir quelques-unes des œuvres marquantes d’Alfred Pellan.

Gracieusement prêté et mis en circulation par le Musée national des beaux-arts du Québec, l’inventaire est complété de quatre tableaux directement issus de la collection de l’Université.

De dimension modeste, l’exposition permet de se faire tout de même une idée de l’évolution de l’artiste polymorphe à travers ses œuvres d’inspiration cubiste, surréaliste et revient sur ses incursions dans les arts de la scène.

De la toile à la scène
En 1946 et en 1968, respectivement à la demande des Compagnons de Saint-Laurent, puis du Théâtre du Nouveau Monde, Alfred Pellan conçoit les décors et les costumes des comédiens de La Nuit des rois, de Shakespeare. Cette collaboration lui inspire une série de 22 masques vivants et colorés rappelant le théâtre populaire italien de la commedia dell’arte.

En 1948, lassé de l’académisme de la peinture québécoise, il s’allie à Jacques G. de Tonnancour et publie le manifeste anticonformiste Prisme d’yeux.

Des Fraises, son premier tableau peint à l’âge de 14 ans seulement, le visiteur se laissera guider vers les Jardins et les animaux bizarroïdes tirés de son Mini-Bestiaire, en passant par les Citrons ultraviolets, résolument surréalistes.

Un legs impressionnant
Décédé à Laval en 1988, le génie a laissé une œuvre de plusieurs centaines de pièces diffusées dans les plus grands musées du monde. En septembre dernier, son épouse Madeleine Poliseno-Pelland le rejoint après avoir farouchement préservé son legs et ses droits d’auteur pendant plus de vingt ans. À cet égard, on déplore d’ailleurs la difficulté d’accès aux photos de l’artiste lui-même et de ses réalisations.

[Céline Saday]