Études supervisées
Des écoles perdent leurs subventions
Article mis en ligne le jeudi 4 novembre 2010
Photo Marie Cicchini
L’école Saint-Pascal-Baylon a perdu des subventions après avoir baissé dans les indices de défavorisation.
Cinq écoles de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce auraient pu perdre leur service d’études supervisées lorsque le Comité de gestion de la taxe scolaire de l’île de Montréal (CGTSIM) a baissé leur indice de défavorisation.
Selon le porte-parole de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) Alain Perron, la commission scolaire a décidé de soutenir leur service d’études supervisées, même si le CGTSIM ne leur verse plus de subvention. Ces écoles génèrent moins d’allocations, mais ont toujours les mêmes besoins, calcule-t-il.
Le 30 septembre 2008, le CGTSIM a changé une variable de classification qui détermine l’indice de défavorisation imposé par Québec. La scolarité de la mère a désormais davantage de poids. Autrement dit, le pourcentage de mères sans diplôme est un élément plus important dans le calcul de l’indice de défavorisation d’un quartier scolaire. Avant ce changement, c’était le faible revenu qui primait, explique Dominique Sévigny, agent de recherche, planification et développement au CGTSIM.
Ce changement a eu beaucpup d’effet dans le quartier de Côte-des-Neiges qui a un grand nombre d’immigrants avec, en revanche, des mères plus scolarisées que la moyenne.
Un élève d’une famille défavorisée est plus susceptible de faire appel au rattrapage parce qu’il y a une forte relation entre la défavorisation et la réussite scolaire. Si, en plus d’être défavorisée, une mère n’a pas de diplôme d’études secondaire au moins, elle encourt un risque accru au point de vue de la réussite scolaire de son enfant.
L’école du Petit-Chapiteau a baissé de 111 rangs et n’est plus reconnue comme défavorisée. Elle est passée de la catégorie 0-20%, le plus défavorisée, à 30-100%. De même, les écoles Simonne-Monet, Notre-Dame-des-Neiges, Saint-Pascal-Baylon et Félix-Leclerc, ont toutes baissé dans le classement, passant de 0-20% (le plus défavorisée) à 20-30% (moins défavorisée).
La directrice de l’école Saint-Pascal-Baylon, Isabelle Forget, confirme que l’école offre les études dirigées et l’aide aux devoirs en partenariat avec l’organisme communautaire PROMIS. Advenant, hypothétiquement, que la CSDM ne soutienne plus les études dirigées, il faudrait faire appel à l’aide aux devoirs pour continuer de soutenir les élèves, développer davantage l’actuel partenariat et multiplier les mesures d’aide aux devoirs.
De même, il faudrait faire des demandes d’argent plus importantes, développer d’autres partenariats avec des organismes du quartier pour venir en aide aux élèves, ce qui n’inquiète pas pour autant la direction de l’école.
À cause des dollars perdus, l’école a dû réviser ses services aux élèves et s’adapter à l’interne. Quant aux mesures alimentaires, elle reçoit l’aide transitoire de la CSDM. Elle a dû revoir ses priorités budgétaires en fonction de ses besoins, en réduisant par exemple l’achat de matériel pédagogique et le matériel didactique afin de maintenir les services aux élèves.