Marie-Andrée Bertrand (1925-2011) n’est plus
Article mis en ligne le jeudi 17 mars 2011
Le droit pénal perd celle qui plaidait pour qu’il se porte mieux.
Marie-Andrée Bertrand est morte subitement le 6 mars à Montréal à l’âge de 85 ans.
La résidente de Côte-des-Neiges avait commencé sa carrière comme travailleuse sociale auprès de femmes condamnées dont la majorité l’étaient pour la prostitution, et l’a terminée comme professeure émérite à l’école de criminologie de l’Université de Montréal.
Elle prônait l’égalité des sexes, la laïcité et s’est opposée aux accommodements raisonnables à accorder dans l’espace public, qu’elle considère comme des affronts aux valeurs communes.
Elle fut un des commissaires d’enquête sur l’usage des drogues à des fins non médicinales en 1969, et la première à faire valoir que la consommation abusive de drogues n’est pas un problème social que peut régler le droit pénal ou prendre en compte les autorités du pays.
La détentrice d’un doctorat de l’Université de Californie à Berkeley n’a pas vu de son vivant la légalisation des drogues illicites à des fins récréatives, mais elle a reçu pour l’ensemble de son œuvre une poignée de prestigieuses distinctions, la plus récente étant le statut d’Officier de l’Ordre national du Québec.
Elle a continué ses activités jusqu’à son décès, notamment à titre de professeure invitée à l’Institut international de sociologie du droit à Onati, dans la communauté autonome du Pays basque.