Élections fédérales
Les candidats d’Outremont participent à un débat
Article mis en ligne le jeudi 28 avril 2011
Écoutez le débat radio!
Photo: Nicolas Laffont
Les candidats aux élections fédérales dans Outremont se sont affrontés lors d’un débat radiophonique le 20 avril dernier à Radio Centre-Ville, 102,3 FM, à Montréal.
Les candidats aux élections dans la circonscription d’Outremont Martin Cauchon, Thomas Mulcair, Rodolphe Husny et François Pilon se sont affrontés lors d’un débat radiophonique à Outremont le 20 avril dernier.
En vue du vote le lundi 2 mai prochain, les candidats devaient répondre à des questions sur l’économie et l’emploi, le logement social et l’éducation mettant l’accent sur les priorités locales. Voici en bref quelques-unes de leurs réponses.
Économie et emploi
Thomas Mulcair est avocat et représente la circonscription fédérale d’Outremont depuis 2007. Précédemment, il a été député à l’Assemblée nationale du Québec pour le Parti libéral du Québec de 1994 à 2007, et ministre de l’Environnement de 2003 à 2006.
Sur le plan local, il a rappelé sa collaboration avec l’Association des gens d’affaires – CDN, plus précisément au Forum de développement économique qui mise sur le développement des ressources locales avec des résultats
« prometteurs pour l’avenir ». S’il est élu le 2 mai, le candidat NPD veut continuer à assurer sa présence sur le terrain et à piloter le dossier de la reconnaissance des titres de compétence et des diplômes pour lutter contre la source principale de pauvreté chez les immigrants.
Il dénonce la réduction d’impôt de 60 milliards consentie aux plus riches entreprises au Canada, soit les banques et les pétrolières. Il veut aider les petites entreprises créatrices d’emploi et les entreprises manufacturières qui doivent composer avec le dollar élevé en leur accordant une réduction d’impôts de 2 % et un crédit d’impôt de 4500 $ pour chaque emploi créé. Il a fait valoir que le NPD se distingue de la vision des partis libéral et conservateur qui ont voté l’ensemble des politiques fiscales et financières, qu’il dit responsables de la déstabilisation actuelle de l’économie canadienne.
Martin Cauchon, candidat du Parti libéral, est associé au cabinet d’avocats Gowlings, à Montréal. Il a été élu député de la circonscription d’Outremont en octobre 1993. Il était président de l’aile québécoise du Parti libéral entre 1993 et 1995, puis a œuvré au sein du gouvernement fédéral comme secrétaire d’État (Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec) de 1996 à 2002, ministre du Revenu national de 1999 à 2002 et ministre de la Justice et procureur général du Canada de janvier 2002 à décembre 2003; au cours de la même période, il était également ministre responsable du Québec.
Pendant ces dix années, Martin Cauchon a participé sur le plan local dans les dossiers du centre sportif de CDN, du Centre communautaire de CDN, du Centre de recherche de l’aérospatiale du Québec, du registre des armes à feu et des travaux à l’Oratoire Saint-Joseph. Outre les mesures macroéconomiques, il miserait sur la productivité et la formation, et notamment sur les CDEC en leur donnant plus de moyens et un plus grand rôle à jouer dans l’économie.
Le candidat libéral a dénoncé l’opinion « désuète » du NPD concernant la grande entreprise et reproche un certain « désengagement » des conservateurs dans les domaines de l’emploi et de l’économie. Il a fait remarquer que le Canada figure au premier rang des pays industrialisés au niveau de la dette par famille. Il croit qu’il faut maintenir le caractère concurrentiel de l’entreprise avec les États-Unis, le G7 et le G8 et, dans le contexte de la reprise économique, ramener l’impôt abusif versé aux grandes entreprises profitables à 18 %, et à 15 % pour les entreprises qui œuvrent dans la production et la productivité. M. Cauchon veut que ces sommes soient réinvesties dans des mesures incitatives à l’embauche des jeunes et dans les entreprises en démarrage.
Le candidat conservateur, Rodolphe Husny, est vérificateur externe d’une firme de comptables agréés. Il affirme que le PC a créé 500 000 emplois depuis juillet 2009. Selon lui, l’économie d’Outremont, dont un cinquième est basé sur l’exportation, a bénéficié des accords de libre-échange négociés pendant le mandat des conservateurs. Les investisseurs étrangers veulent de la stabilité, et non pas de hausses d’impôt en période de reprise économique. Selon lui, les différentes mesures d’allègement fiscal aux entreprises que propose le PC, en passant par l’achat d’équipement importé et le crédit de 1000 $ à l’embauche, permettront à la fois d’accroître leur productivité, d’embaucher ou de récompenser les bons employés, de créer de l’emploi et d’offrir de meilleurs salaires.
François Pilon, candidat du Parti vert, a répliqué que les discours des candidats ne collent pas à la réalité de la circonscription, où la plupart des entreprises sont des microentreprises et des PME « qui contiennent moins de 50 % d’employés ». Les 500 000 emplois qui se créent tournent autour du salaire minimum, selon lui. Il croit qu’il faut accomplir de petites choses pour soutenir les travailleurs, notamment l’amélioration du transport en commun à Côte-des-Neiges et dans l’Ouest de la ville, surtout quand la neige altère la circulation et quand les petits emplois se terminent tard le soir.
Logement social
François Pilon veut que le gouvernement passe à l’action après les élections pour augmenter le nombre de logements sociaux et sur ce dossier après les élections. Il se pose des questions sur la situation du logement social dans le quartier de Côte-des-Neiges et les surplus accumulés de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL). De nombreux projets de condominiums apparaissent dans les quartiers densément peuplés, tandis que le loyer moyen est entre 800 $ à 900 $ par mois. « Tout ce qu’il se construit, tout ce qu’il se rénove, tout ce qu’il se construit et qu’il s’achète, c’est du privé », dit-il.
Rodolphe Husny a rappelé qu’à Outremont et Côte-des-Neiges, plusieurs coopératives d’habitations ont bénéficié d’un total de 200 000 $ en rénovations et que les conservateurs ont transféré 2 cents de la taxe d’essence aux municipalités, qu’elles peuvent investir dans les logements sociaux. Pour aborder le problème à la source, les conservateurs proposent d’alléger le fardeau fiscal des familles et de créer de l’emploi mieux rémunéré.
Martin Cauchon répond que c’est nettement insuffisant parce que le logement social devrait être une priorité pour le gouvernement quand un quart des ménages a de la difficulté à payer son loyer et dépense plus de 30 % de son revenu pour se loger. Il rappelle que le Parti libéral s’est engagé, dans son Livre rouge, à investir 275 millions $ par année au cours des deux prochaines années. Si les libéraux sont portés au pouvoir le 2 mai, le gouvernement pourrait travailler sur un nouveau cadre de logement abordable, lié à des mesures économiques de création d’emplois qui respectent la famille.
Thomas Mulcair a précisé pour sa part que le logement social est un des aspects du programme du NPD dont il est le plus fier parce qu’il a l’appui du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). Le NPD s’engage à investir à hauteur de 2,6 milliards dans le logement social sur l’avis d’un parlement complet, alors que les conservateurs ont coupé 30 millions $ au titre du logement pour le Québec dans le dernier budget. Le NPD travaille avec l’Organisation d’éducation et d’information logement de Côte-des-Neiges (OEIL) pour maintenir la salubrité des logements existants et veut faire une place importante au logement social sur le site de l’ancienne gare de triage ainsi que dans la région immédiate d’Outremont en collaboration avec les autres paliers de gouvernement. Le NPD prévoit le transfert de 1 cent de la taxe actuelle sur le litre d’essence aux municipalités pour le logement social. Il souligne que le partage des revenus dans une famille, comme façon que propose les conservateurs pour réduire les impôts, bénéficierait surtout aux familles qui gagnent déjà 100 000 $ par année, et que l’achat d’avions militaires F35 à 29 milliards $ laisse un fardeau de 3500 $ par famille de deux enfants.