Le contrat du Berger Blanc résilié
Article mis en ligne le jeudi 12 mai 2011
Photo: Marie Cicchini
Ingrid Hings
Les élus de l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce ont reçu quelques félicitations des citoyens concernés par le bien-être des animaux en décidant de ne plus faire affaires avec la fourrière Berger blanc à la séance du conseil du 3 mai dernier.
L’arrondissement a conclu une entente de service de fourrière animale de trois ans à 100 000 $ par année avec la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA). Le contrat avec le Berger blanc était de 119 000 $ annuellement et comprenait une clause de résiliation moyennant un avis de 30 jours. La résiliation du contrat a coûté près de 10 000 $, et l’arrondissement a décidé d’investir un montant additionnel de 10 000 $ dans un nouveau programme de stérilisation des chats errants offert par la SPCA.
Michael Applebaum a calmé les esprits d’entrée de jeu en annonçant que les services de la SPCA entraient en vigueur dès le lendemain. L’organisme sans but lucratif a rempli ce contrat pendant de nombreuses années, mais lorsque le contrat est arrivé à échéance, l’année dernière, il a été impossible de conclure une entente pour les services requis. L’arrondissement a donc été obligé de lancer un appel d’offres et le Berger blanc a gagné le contrat.
Mais le vent a tourné et le Plateau Mont-Royal a également cessé de faire affaires avec la plus grande fourrière au Canada.
La hantise de l’entreprise est restée tangible pendant la période de questions.
Six des 13 citoyens avaient des questions sur le contrôle des animaux ou l’entreprise privée qui inflige de mauvais traitements aux animaux. Une enquête a révélé que, bon an mal an, 30 000 chats et chiens errants ou perdus à Montréal finissent leur vie à la fourrière à cause de la négligence combinée de la population, des autorités et de l’entreprise qui doit s’occuper d’eux.
Pourtant, plusieurs arrondissements ont décidé de rester avec le Berger blanc. Le contrôle et la gestion des animaux sont des pouvoirs décentralisés, selon le maire. Chaque arrondissement fait ses appels d’offres et peut avoir des contrats différents.
Un comité composé des directeurs d’aménagement urbain de chaque arrondissement se penchera sur les contrats et le plan d’action de ceux qui restent avec l’entreprise privée qui a bafoué les règles et les contrats, de l’euthanasie à la disposition des animaux.
Ingrid Hings, une citoyenne qui a présenté une pétition le mois dernier, voulait savoir si les arrondissements pourraient collaborer, de sorte qu’un animal perdu à l’extérieur d’un territoire puisse être retrouvé, et s’il y aurait moyen d’aborder ce problème à un plus haut niveau.
Marvin Rotrand a répondu qu’il faut soit poser des questions aux séances du conseil d’arrondissement, soit écrire au président de la commission responsable des services municipaux pour demander s’il y aura des consultations publiques.
« Il ne s’agit pas seulement de contrats. Il faut revoir toute la philosophie qui sous-tend le contrôle des animaux. Ça n’a pas été fait depuis au moins 25 ans », a-t-il précisé.
Une troisième citoyenne, Ruth Pike, voulait savoir si les services de délivrance des permis, plutôt que d’attendre plusieurs permis, pourraient communiquer sans délai certaines informations qu’ils détiennent aux abris pour animaux, de sorte à réunir rapidement des animaux perdus et leurs propriétaires.
Michael Applebaum a répondu qu’il doit se pencher sur ces questions avec les fonctionnaires de l’arrondissement et de la Ville, ainsi qu’avec Alana Devine, directrice responsable du bien-être des animaux à la SPCA. « Notre objectif est d’améliorer les services, de travailler en partenariat avec la SPCA et d’assurer que nous obtenons des services de la meilleure qualité possible », a-t-il conclu.